S'abonner
Distribution

PLATEFORME – Les stocks font trembler le marché

Publié le 24 juin 2020
Par Romain Baly
2 min de lecture
Si une reprise d'activité s'est amorcée depuis la fin du confinement, les professionnels de la rechange tremblent à l'idée de louper ce tournant décisif de leur exercice. Malgré leurs efforts, bon nombre de plateformes craignent de manquer de pièces en raison de plusieurs équipementiers qui tardent à se remettre à flot.
Alors que certains accusent déjà du retard dans leurs stocks, d'autres distributeurs craignent de rencontrer de gros soucis après la période estivale.

C'est une question centrale dans la gestion de l'après crise sanitaire et celle-ci est aujourd'hui source de crispation. Retour en arrière. Le 16 mars dernier, le confinement est acté pour enrayer la propagation du Covid-19. Dans la foulée, le monde de la rechange observe, s'adapte, tente de trouver le juste milieu entre un arrêt total d'activité et un maintien à perte. A ce moment, bon nombre de professionnels s'inquiètent alors de ne pas pouvoir assurer ce "service minimum" faute de pièces. Une erreur de lecture.

Tenir la distance

Plus les jours passent et plus le ralentissement économique se fait fort, on s'aperçoit alors que la demande recule significativement. L'érosion des stocks diminuent et les difficultés de réapprovisionnements ne suscitent donc pas d'inquiétude. Trois mois plus tard, cette même question resurgit avec force. "Dès début février, voyant ce qui se passait en Chine, nous avons renforcé nos stocks sur certaines familles", précise Michel Garcia, nommé en début d'année à la direction générale d'ACR Group. Bon nombre de ses confrères ont suivi la tendance sans avoir la garantie de tenir la distance.

Aujourd'hui, sous l'effet des rattrapages de contrôle technique, de la "bobologie" induite par l'immobilisation durant deux mois des véhicules et par l'effet "vacances d'été", au cours desquelles la voiture occupera une place importante, le marché a retrouvé une vraie vitalité. Seul hic : les fournisseurs peinent à suivre. "Aujourd'hui, nous n'avons pas la certitude de pouvoir servir correctement nos clients, se désole Patrice Astor, directeur général de Doyen Auto. Les équipementiers ont pris du retard dans le redémarrage de leurs usines et des ruptures de stock sont à prévoir".

Dépendant de l'OE

Une situation que déplore Philippe Le Lay, patron de la plateforme parisienne Codifa (ID Rechange). "La question des stocks est un vrai point noir. J'ai du mal à me dire que nous, distributeurs, avons fait beaucoup d'efforts pendant que c'était difficile, et qu'aujourd'hui, certains équipementiers, et même des grands, ont du mal à suivre alors que la demande est là…", regrette-t-il.

"On a des retards de l'ordre de 2 à 3 mois sur certaines lignes venant de Chine", confirme Philippe Caseau, directeur général délégué de Cap VI. L'enjeu ne porte pas tant sur aujourd'hui que sur demain. Conscient de ce problème, David Cousin a tenté d'anticiper au maximum avec "un stock tampon de 4 mois au lieu de 2 ou 3 en temps normal. Même avec ça, des doutes subsistent". Tous ces professionnels savent également sur la relance des fournisseurs est intimement liée à la vitalité de l'OE. Or, avec un marché automobile mondial en déliquescence, il n'est pas certain que les équipementiers aient envie de déplacer des montagnes pour servir la rechange.

 

Retrouvez la totalité de notre dossier consacré aux plateformes de distribution dans le J2R n°105 de juillet - août 2020.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle