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Distribution

PLATEFORME – Une recrudescence des impayés qui peut coûter cher

Publié le 5 juin 2020
Par Romain Baly
2 min de lecture
Conséquence logique de la crise sanitaire, les trésoreries grincent et les factures peinent parfois à être réglées. Plusieurs plateformes hexagonales ont été ou sont encore confrontées à ce problème qui peut avoir des conséquences assez lourdes.
A l'instar de la plateforme BG Distribution (Gennevilliers),le bon équilibre financier de certaines structures a été mis à mal par ce soucis.

L'histoire retiendra que les plateformes de pièces de rechange ont été au rendez-vous de la crise sanitaire. Hormis celles d'Alliance Automotive Group, ACR Group, Flauraud et Distrigo qui ont, totalement ou en partie, fermé pendant quelques heures ou quelques jours, la grande majorité des entrepôts du marché tricolore ont mis un point d'honneur à rester opérationnels. Une question de devoir, jugent certains, au nom de ce sacro-saint service client et de cette obsession de ne jamais dire non, mais aussi une question d'équilibre économique.

Un problème récurrent

Durant ce moment délicat, leur mobilisation a été récompensée par la reconnaissance de leurs clients, et aussi de ceux de leurs concurrents. Elle a également grandement facilité leur relance, perceptible dès la seconde quinzaine d'avril et vraiment visible à compter du 11 mai. Ouverts et actifs, ces valeureux dirigeants ont été confrontés à de multiples problématiques. Entre toutes, un sujet revient souvent dans les discussions avec des impacts très variables d'une structure à une autre.

La question des factures impayées n'est pas nouvelle dans la profession. Ceci étant dit, elle a pris des proportions conséquentes pendant le confinement. "Ma plus grande crainte, durant cette crise, concernait les impayés et il est vrai qu'à un moment donné nous en avons eu beaucoup", confirme Serge Falco, dirigeant d'AFP, adhérent Alternative Autoparts, à Gennevilliers. Un sentiment partagé par Jean-Luc Picard, chez Est Entrepôt (Nancy), qui fait part de son désarroi, ainsi que par Patrick Bennier. L'amertume est palpable chez le patron de BG Distribution (Gennevilliers).

Une question de rigueur

Face à la recrudescence d'impayés, ce dernier a ainsi été obligé de demander un PGE (prêt garanti par l'Etat). "En théorie nous n'en avions pas besoin, mais nous avions trop d'impayés. Sans ce soucis, notre trésorerie nous aurait permis de passer la crise", précise-t-il. Une question qui relève aussi du soucis de rigueur, dans la gestion quotidienne, selon la directrice générale d'ID Rechange, Claudie Cahart : "Nous avons mis un point d'honneur à régler tous nos fournisseurs dans les délais et nous avons demandé la même chose à nos clients".

Serge Falco, quant à lui, ne souhaite pas tirer sur l'ambulance, conscient des difficultés de chacun. "Je ne crois pas qu'il y avait de mauvaises intentions derrière cette recrudescence, étaye-t-il. En revanche, j'ai l'impression que, durant le confinement, il y a eu un dérèglement dans certaines entreprises et qu'il n'y avait plus personne pour "appuyer" sur le bouton destiné à nous régler…". Aujourd'hui, aidées par un retour progressif à la normale, les choses rentrent peu à peu dans l'ordre.

Retrouvez la totalité de notre dossier consacré aux plateformes de distribution dans le J2R n°105 de juillet - août 2020.

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