Renault : la transformation de l’après-vente en bonne voie
Si les showrooms Renault ont connu une nette baisse de leur activité l’an dernier (immatriculations VN en recul de 11,97 %), les ateliers n’ont, quant à eux, pas chômé. Selon le directeur du commerce France, Ivan Segal, le chiffre d’affaires pièces de rechange de la marque a grimpé de 1,6 % par rapport à 2019, année de référence.
Dans le détail, notons la performance des ventes de pièces multimarques - qui ont représenté 20 millions d'euros de CA - et de pneumatiques, qui ont enregistré un rebond notable de 6 %. Autre indicateur encourageant : un volume de 10 millions d'entrées en atelier, avec une progression sensible de l'activité carrosserie au second semestre.
80 hubs logistiques pour Renault France
Fort de ces résultats, le groupe français entend poursuivre le déploiement de sa nouvelle stratégie de distribution de pièces. Initiée dès 2019, cette nouvelle feuille de route se précise de plus en plus. Aujourd’hui, les concessions et agences au losange sont approvisionnées par 14 centres en France, eux-mêmes servis par trois magasins centraux.
Cette organisation va laisser place à une nouvelle logistique : Renault souhaite conserver un seul magasin central en France, à Villeroy (77), qui alimentera 80 hubs répartis sur tout le territoire et centralisant l'ensemble de son offre PR (pièces constructeur, Motrio, pièces d'équipementiers, etc.). "Il va s'agir de travailler à partir des plaques des groupes de distribution de manière à économiser sur chaque magasin dans chaque concession. Le groupe Bodemer a notamment démarré le premier et sert également d'exemple", détaille Ivan Segal.
Une approche pragmatique
Pour le moment, 30 hubs sont en cours de constitution. Précisons que le déploiement de ces nouveaux centres logistiques n’impliquera pas la signature de contrats spécifiques pour les concessionnaires.
Ces derniers bénéficieront d’un business plan sur-mesure, avec une définition du point mort. Le constructeur espère ainsi éviter les écueils rencontrés par PSA lors du lancement de ses plaques Distrigo.
"De fait, nous sommes très pragmatiques et certains petits groupes peuvent garder leur magasins s'ils sont rentables. D'autres, qui ont vocation à devenir une plaque peuvent attendre d'avoir la taille critique. Tout va dépendre des leviers pour baisser les coûts de la distribution, qui sont trop importants", ajoute Ivan Segal.
Le directeur du commerce privilégie une approche adaptée aux besoins de ses distributeurs, qui pourront associer à leur hub d’autres activités s’ils le souhaitent. "Les groupes peuvent parfois ajouter des carrosseries centralisées, ou des centres de préparation VN et VO à côté de ces hubs."
Relever le défi RH
Autre chantier en cours chez Renault : l’optimisation de la productivité des ateliers. A cette fin, le constructeur s’est rapproché depuis déjà plusieurs années du cabinet Kaizen Institute pour mettre en place une nouvelle organisation à l’après-vente. Déployée dans plusieurs filiales, cette méthode a permis aux réseaux du constructeur d’améliorer la gestion de leurs flux. A la clé, une satisfaction client ainsi qu’une facturation en hausse.
Enfin, Renault veut préparer l’avenir et plus exactement au renouvellement de ses équipes. Confronté à une pyramide des âges vieillissante dans ses garages, le constructeur n’attend pas moins de 5 500 départs à la retraite d’ici à 2025. Face à cette échéance, la marque mise sur la formation. Si elle compte aujourd’hui 35 centres partenaires chargés de former ses techniciens, elle espère en fédérer 100 d’ici à 2023.