Rénovation de boîte, une opportunité à saisir
Quand on évoque l’étanchéité, on pense pochettes de joints, joints de culasse ou encore rénovation moteur. Mais Jérôme Habsieger, directeur commercial de Corteco, souligne que l’étanchéité moteur ne représente que 60 % du marché, et qu’il convient de ne pas oublier l’étanchéité de la boîte et de la direction assistée. Pour ce faire, l’équipementier propose, via sa marque TransTec, des sachets complets qui contiennent l’ensemble des joints, “soft parts”, nécessaires pour la rénovation.
Le groupe Freudenberg, maison-mère de Corteco, dispose d’une longue expérience sur cette famille de produits. En effet, la marque TransTec se révèle même plus vieille que Corteco. Depuis trente-six ans, elle assemble des kits dans son usine aux Etats-Unis, près de Miami, piochant dans des pièces conçues par le groupe, si ce n’est fabriquées en interne. TransTec réalise 90 millions d’euros de chiffre d’affaires, tandis qu’en Europe, la marque réalise un “petit” 4,5 millions contre 65 millions aux Etats-Unis.
Un déséquilibre que Jérôme Habsieger, directeur commercial de Corteco France et Benelux, ne s’explique pas. Certes, le parc américain reste dominé par la boîte automatique, justifiant un fort écart. Mais les boîtes automatiques commencent à se démocratiser en Europe. Il existe plusieurs modèles, la Planetary restant la plus connue, mais il faut compter aussi sur la boîte double embrayage (milieu humide et milieu sec), la Jatco/Nissan CVT ou encore l’Automatic Manual. Corteco, s’appuyant sur les études d’IHS, souligne que le parc roulant en automatique ne cesse de s’accroître sur le continent. Depuis environ cinq ans, plus de 10 % des nouvelles immatriculations annuelles concernent cette transmission (13,7 % en 2011 et 16,6 % en 2012). Les marques Premium représentant d’ailleurs les plus gros volumes.
Un entretien à 160 000 km
Les constructeurs recommandent un entretien de la boîte autour des 160 000 km, soit en milieu de vie, ou alors en cas d’incident important sur le véhicule. Les chiffres du marché tendent à prouver qu’un contrôle s’opère autour des 180 000 km, avec un pic des ventes de kits quand le véhicule atteint 5 à 8 ans. Autrement dit, il existe un véritable marché sur la boîte automatique, mais qui ne décolle pas en Europe, et particulièrement en France. “L’expérience américaine prouve que, sur 1 000 véhicules, 3 doivent rénover leur boîte. Il n’y a pas de raison qu’on ne retrouve pas ce ratio en Europe, estime Jérôme Habsieger. Par ailleurs, outre-Atlantique, les garages gèrent cette opération alors qu’en Europe, cette prestation reste chez les spécialistes.”
Au final, pour le directeur commercial, ce décalage provient d’une méconnaissance du métier de rénovateur de boîte. Il en veut pour preuve qu’à seulement quelques kilomètres de la France, en Hollande, l’entreprise familiale Ganzeboom (voir pages 54-55) en a fait son savoir-faire, abreuvant l’Europe de boîtes rénovées, automatiques comme manuelles. Et côté tarif, le rénové gagne largement la bataille ! Corteco cite par exemple un cas concret rencontré chez un de ses clients à la recherche d’une boîte de vitesses manuelle (5 vitesses) pour une VW Passat de 2007. Le prix neuf chez VAG se monte à 3 756 euros HT, sans proposition en échange standard. Ganzeboom propose cette même boîte, rénovée, garantie un an, à 1 350 euros (transport compris et légère remise au distributeur).
En France, quelques gros faiseurs opèrent, mais il reste beaucoup de potentiel. Et Corteco entend bien démontrer l’attrait de cette prestation, et ainsi valoriser ses kits de révision TransTec, encore peu connus sur le Vieux Continent.