Sadex reçoit 100 000 euros de France Relance
Élus, autorités, partenaires et industriels se sont rassemblés dans la cour de l’usine de Fougères (35) le 13 septembre dernier. Symboliquement, Évelyne Ory (présidente de Sadex) et Didier Doré (sous-préfet) dévoilent une plaque célébrant l’aide apportée à l’entreprise par France Relance. Ayant répondu à l’appel à projet Entreprises engagées pour la transition énergétique (EETE), elle a obtenu 100 000 euros dans le cadre du plan de soutien de l’État. L’activité industrielle intégrée dans l’économie circulaire de Sadex lui a permis de figurer parmi les lauréats du plan de relance.
Industrialisation de la production
Plus concrètement, la rénovation de pièces mécanique (remanufacturing) obéit à des procédés industriels complexes. Objectif : redonner à l’élément concerné ses propriétés d’origine pour fournir aux réparateurs des pièces 25 à 30 % moins coûteuses que des neuves. Cette exigence nécessite d’important efforts de mise au point avant de lancer une production rentable. Ainsi, "nous avons profité de la période Covid-19 pour effectuer énormément de travail en recherche et développement, explique Jean-Marc Visdeloup, responsable du site de Fougère. Par exemple, il nous a fallu quatre ans de préparation avant de lancer la rénovation de commandes d’embrayage robotisées."
L’entreprise rénove des embrayages depuis 1969. Désormais, elle se diversifie et étend son savoir-faire. Ainsi, en 2018, elle s’est lancée dans la rénovation de turbocompresseurs, puis dans celle de direction assistée mécanique et hydraulique l’année suivante. Elle a fait certifier ses procédés IATF 16949 (management du secteur auto), ISO 9001 (qualité) et 14001 (environnement), ce qui lui a ouvert les portes des constructeurs automobile. Sadex bénéficie ainsi de partenariats avec Renault et Stellantis, pour les marques Peugeot, Citroën, DS et Opel.
Ces marques sont ses principales pourvoyeuses des 100 000 pièces en "vieille matière" qu’elle achète chaque année pour les remanufacturer. En retour, l’usine bretonne produit 10 000 kits d’embrayage par mois. Son catalogue compte 300 références, ainsi que 200 turbocompresseurs et 100 directions assistées. Ceux-ci bénéficient de la garantie des constructeurs. Seule à rénover des embrayages en France, l’entreprise affronte principalement des concurrents basés en Pologne et au Maroc. "Mais fournissant des pièces de qualité moindre", affirme Évelyne Ory. Dernièrement, Sadex a entamé la rénovation de capteurs de courant pour le domaine ferroviaire. Cette ligne doit permettre de rallonger la durée de vie de certains éléments du métro de Rennes (35).
Recherche, savoir-faire et militantisme
Ces activités génèrent un chiffre d’affaires de trois millions d’euros. "Cela paraît modeste au regard de celui du groupe SPMI, qui a atteint 55 millions d’euros en 2019. La position de fabricant et d’équipementier de sa marque Sasic est essentiellement tourné vers l’export. Mais Sadex lui apporte un savoir-faire et renforce ses compétences, notamment grâce à son bureau d’étude", précise Évelyne Ory. En retour, les pièces remanufacturées bénéficient des réseaux de distribution de l’équipementier, ainsi que de ceux des constructeurs.
Parallèlement à son activité économique, Sadex milite en faveur du remanufacturing. Récemment, elle a participé à la création de France Auto Reman, organisation vouée à fédérer les remanufacturiers français. Régulièrement, l’entreprise communique aussi sur l’intérêt environ
nemental de son activité. Elle n’hésite pas à ouvrir ses portes aux élus et aux médias – comme à l’occasion de cette cérémonie – pour expliquer l’intérêt économique et environnemental de la rénovation de pièce. Aussi fiables que des modèles neufs, ces produits réduisent le gaspillage de matière première et d’énergie. Leur prix réduit permet aussi d’abaisser les coûts de réparation. Toutefois, "la pièce remanufacturée n’est pas une pièce d’occasion", insiste Julien Dubois, président de France Auto Reman, présent à l’évènement. Les remanufacturiers font néanmoins parti de ceux qui valorisent les pièces issues de l’économie circulaire (Piec). A l’exemple de Sadex, beaucoup semblent décidés à les promouvoir auprès des réparateurs, apporteurs d’affaires et du public.