Une nouvelle usine pour Michelin
Comme la rumeur l'avait annoncé il y a deux mois via Reuters, le groupe Michelin confirme la construction d'une usine de production de pneus hauts de gamme pour VP au Mexique. Un investissement portant sur 450 millions d'euros. L'implantation de ce site se fera à Leon, dans l'Etat de Guanajuato, au centre du Mexique. La construction de l'usine, qui devrait se déployer sur 142 000m², doit commencer d'ici la fin de l'année et les premiers pneus devraient sortir des ateliers de production au quatrième trimestre 2018. Pendant sa première phase de production, 4 à 5 millions de pneus devraient y être fabriqués chaque année, avant un nouveau ramp-up dans un deuxième temps.
"Michelin construit cette usine pour répondre à la forte croissance de la filière automobile au Mexique et pour répondre à la confiance que nous témoignent les plus grands constructeurs automobiles du monde", déclare Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin, avant d'ajouter : "Plus qu'un gros investissement du groupe Michelin décidé pour 2016, cette nouvelle usine traduit notre aptitude à capter les opportunités de croissance offertes par le dynamisme du marché nord-américain et à accroître notre agilité industrielle en déployant des gammes de pneumatiques à la pointe de l’innovation technologique."
L'usine sera implantée à trois heures de route des sites de production de 18 grands constructeurs automobiles présents au Mexique (Audi, BMW, Mercedes-Benz, Ford, GM, Kia Honda, Mazda, Toyota, Nissan, etc.). "Ces courtes distances permettront de livrer les pneus plus vite et à moindre coût aux clients de Michelin, réduisant par conséquent le bilan carbone du groupe et contribuant ainsi au respect de ses objectifs environnementaux", relève encore la direction de Michelin. Cette nouvelle usine sera la 21e du groupe en Amérique du Nord, la 69e dans le monde.
Rappelons que le Mexique est devenu le 7e pays producteur d'automobiles en 2015 et qu'il est encore en croissance au premier semestre 2016, 80% de la production y étant destinée à l'exportation. La plupart des constructeurs qui sont présents dans le pays envisagent d'y augmenter leur capacité de production. On retrouve logiquement une tendance similaire au niveau des équipementiers, comme l'illustrent par exemple les récentes déclarations de Valeo, Bosch ou encore Plastivaloire. En fait, le Mexique a l'avantage de faire valoir un coût du travail compétitif, une situation géographique idéale et des droits de douanes très faibles. Autant d'éléments qui constituent une concurrence terrible pour les pays voisins et les états du sud des Etats-Unis, ces derniers voyant leurs usines affaiblies, voire menacées.
Alexandre Guillet