Vidange des transmissions automatiques, l’envers du décor
Les transmissions automatiques n'ont pas bonne réputation sur le Vieux Continent, où elles se voient reprocher leur paresse, leur surconsommation et, plus encore, leur fiabilité. Développées principalement pour les États-Unis, elles ont longtemps mal répondu aux attentes de performances des conducteurs européens.
Pourtant, les technologies introduites depuis déjà plusieurs dizaines d'années, et une nouvelle manière d'aborder l'automobile au quotidien, plaident en leur faveur. Mais leur entretien nécessite une expertise particulière.
En effet, contrairement aux idées reçues, une transmission automatique s'entretient. D'autant que la durée de vie des véhicules actuels ne cesse de s'allonger. Et si le remplacement de l'huile se fait de plus en plus espacé sur les moteurs (jusqu'à 50 000 ou 60 000 km), la fréquence de vidange reste la même pour les boîtes de vitesses : autour de 60 000 km. Indispensable pour permettre aux mécanismes très sophistiqués de toujours offrir les mêmes performances.
Plusieurs technologies de transmissions
Les boîtes de vitesses automatiques (BVA) peuvent se présenter sous plusieurs formes, le principe de base étant que les vitesses passent seules. Les plus anciennes "boîtes autos" étaient à trains épicycloïdaux. En freinant un des 3 (ou 4) pignons du train, on obtient un changement de la démultiplication. On ajoute plusieurs trains en série pour arriver jusqu'à 8 ou 9 vitesses.
Les freins de pignons sont gérés par des embrayages hydrauliques utilisant l'huile de lubrification, et un convertisseur de couple amortit les à-coups aux changements de rapports. L'huile joue un rôle très important dans ce type de boîte de vitesses. Sa qualité est donc très strictement définie par le fabricant.
Plus récentes, les boîtes robotisées peuvent aussi être considérées comme des transmissions automatiques. Certaines d'entre elles obéissent aux mêmes procédures d'entretien, l'huile entrant dans la commande interne, et l'embrayage pouvant également être à bain d'huile, bien qu'à disques multiples (et sans convertisseur de couple). On citera aussi les transmissions à démultiplication infiniment variable, à courroie trapézoïdale. Là encore, l'huile joue un rôle essentiel dans la gestion et l'usure des composants.
Polluée par les frottements des embrayages de commande des freins d'engrenages, par les frictions dans les multiples circuits, et par les pressions importantes dans les pignonneries, l'huile de la boîte de vitesses automatique s'use autant qu'une huile moteur. D'autant qu'elle subit aussi les dégradations liées au temps et aux températures de fonctionnement.
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Dépasser les préconisations de vidange, c'est donc s'exposer à des dysfonctionnements, sans même évoquer les dommages aux mécanismes internes, embrayages et pistons de commande. L'ensemble est alimenté par une pompe haute pression. C'est donc le volume d'huile réparti dans l'ensemble du circuit qu'il faut remplacer pour un fonctionnement optimal.
Pour cela, des machines spécialisées ont été créées, à l'instar des stations de recharge de climatisation, qui aspirent le fluide usagé pour le remplacer par un nouveau. Ces appareils présentent toutefois des adaptations, car le circuit d'huile d'une transmission automatique n'est pas fermé comme celui de la climatisation.
Un vidange simplifiée grâce aux stations
Pour les BVA comme pour la climatisation, les fabricants italiens s'affirment en leaders du marché. Proposées depuis une dizaine d'années, les stations de vidange sont désormais au catalogue des spécialistes de la lubrification, voire des fabricants d'additifs de lubrifiants. Bardahl, Motul ou Xenum proposent leurs machines ainsi qu'une offre de services et de produits complémentaires pour parfaire la solution d'entretien.
Des distributeurs d'équipements de garage proposent aussi des appareils. Leur station est généralement complétée par des jeux de raccords spécifiques à chaque type de transmission ou de véhicule. Contrairement à la climatisation, les raccords ne sont pas normalisés, et la machine est insérée sur le circuit de refroidissement.
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Si certaines machines sont encore à commande manuelle, d'autres sont autonomes. Elles proposent un programme développé spécifiquement pour chaque modèle de véhicule. La procédure se déroule en trois étapes, après raccordement de l'appareil au circuit de refroidissement de la transmission.
Des machines au fonctionnement bien huilé
La machine charge d'abord le fluide de rinçage et l'injecte dans le circuit d'huile de la transmission automatique, moteur tournant. À ce moment, l'huile usée se charge des contaminations avec l'aide du produit de rinçage (le "flushing"). Dans la station, l'huile sortant de la boîte de vitesses passe au travers d'un filtre qui retient une partie des polluants en suspension.
On procède ensuite à la vidange de l'huile, en veillant à ne pas laisser tourner le moteur sans huile de boîte de vitesses. Faire tourner le moteur permet d'actionner la pompe à huile de la boîte, qui est solidaire du volant moteur par le côté entraînement du convertisseur de couple.
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Le circuit est ainsi sous pression de fonctionnement et de son côté, la machine de vidange dispose de sa propre pompe qui va activer la circulation et envoyer de l'huile vers le bidon de vidange ou depuis le bidon d'huile neuve vers la boîte.
Quand la transmission n'envoie plus d'huile sale mais seulement de l'huile propre, l'échange de l'huile est réalisé et il est possible de déconnecter la machine et reconnecter l'échangeur sur la boîte de vitesses. Après redémarrage du véhicule, un test sur route est nécessaire, suivi d'une vérification des étanchéités et d'une mise à niveau de l'huile de boîte.
Souvent commercialisées à moins de 9 000 euros (coffrets de raccords compris), les stations de vidange de BVA peuvent constituer un investissement rentable avec des interventions à l'atelier s'affichant entre 400 et 800 euros. Il faut aussi prendre en compte le parc roulant qui intègre un nombre croissant de transmissions automatiques et automatisées. Sans compter la