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Eco-L'eau sort de l'eau

Publié le 26 septembre 2022
Par Florent Le Marquis
5 min de lecture
Avec la flambée des prix à la pompe, Eco-L'eau connaît un certain succès grâce à son kit d'hybridation à eau favorisant une économie de la consommation de carburant. Son fondateur, Laurent Baltazar, veut profiter de cet engouement pour se développer en franchise.
Laurent Baltazar, fondateur d'Eco-L'eau, espère rapidement implanter un franchisé dans chaque grande ville de France.
Laurent Baltazar, fondateur d'Eco-L'eau, espère rapidement implanter un franchisé dans chaque grande ville de France.

"Si on finit l'année avec 200 franchisés, ce serait vraiment mieux qu'espéré." Laurent Baltazar prend son temps, mais affiche ses ambitions. Le fondateur de la société Eco-L'eau a lancé en début d'année sa franchise, reposant sur un kit hybride à vapeur d'eau innovant, qui promet une réduction de la consommation de carburant de 20 % en moyenne. Un premier garage a rejoint le réseau en mars.

Depuis, son maillage s'étoffe rapidement, atteignant la vingtaine de sites au début de l'été. La hausse des prix à la pompe observée depuis le début de l'année, qui a suscité un regain d'intérêt pour le kit Eco-L'eau, a fini par convaincre cet informaticien de formation de franchir le pas. "L'installation exclusive à domicile avait atteint ses limitesreconnaît l'entrepreneur. Disposer d'un réseau de garagistes est un plus. La complémentarité des expériences permet de faire évoluer le produit et de le réadapter s'il y a un écueil."

Le kit Eco-L'eau, comment ça marche ?

Vendu à partir de 500 euros, le kit Eco-L'eau comporte un catalyseur miniaturisé plat, un diffuseur à raccorder sur l'admission, un récipient PEHD, des durites en silicone et des colliers de serrage. Le dispositif améliore le rendement du moteur en injectant un mélange homogène de particules d'air humide et de particules de carburant pulvérisées. "On fait un trou dans la durite d'admission d'air pour apporter la solution, de l'eau sous forme brumeuse, afin d'augmenter la densité de l'air", résume Laurent Baltazar.

Le but est de réutiliser les pertes thermiques issues de la ligne d'échappement. "Elles sont transmises aux gouttelettes d'eau qui se forment par effet Venturi au niveau du réservoir, poursuit-il. On fabrique alors une brumisation qui est réinjectée dans l'air de l'émission, pour baisser la température et apporter de l'oxygène au moteur et accroître son rendement."

Avec environ 20 % d'économies de carburant, sa rentabilité est estimée à 20 000 kilomètres. Elle peut même être plus rapide, selon Laurent Baltazar. "J'ai eu le cas d'un filtre à particules encrassé à 88 % avant l'installation du kit, redescendu ensuite à 18 %, se rappelle-t-il. Un autre client a fait 240 000 kilomètres avec sa vanne EGR, quand la préconisation constructeur était de 80 000. Donc rien qu'avec ces deux pièces, le kit est amorti."

Pack d'entrée à 5 490 euros

L'origine d'Eco-L'eau remonte à 2010. Laurent Baltazar, alors directeur d'une société médicale, lit un article sur la récupération des gaz d'échappement. "Pendant deux ans, j'ai étudié les différentes installations qui avaient déjà été conçues, se souvient-il. On entendait parler du système PMC Pantone à l'époque, mais l'injection d'eau date de la fin du 18e siècle."

Fort de ses recherches, Laurent Baltazar finit par développer un dispositif améliorant le rendement du moteur en injectant de la vapeur d'eau à l'admission d'air. Ne cessant depuis d'évoluer, le kit Eco-L'eau a été adapté pour l'ensemble du parc roulant, et compte désormais cinq gammes disponibles : véhicules légers, utilitaires, motos, citadines sans turbo et poids lourds.

Pendant ces douze ans, le défi a été d'apporter de la crédibilité au produit. Il y a toujours du travail, mais nous avons bien avancé.

Mais la proximité manquait au projet Eco-L'eau, tout comme la confiance que peut apporter une enseigne. C'est ainsi qu'a germé l'idée d'un réseau… Pour pouvoir arborer son panneau, les franchisés doivent suivre un parcours d'intégration assez simple : une présentation des conditions et un test de mise en place du kit. "Des validations sont effectuées sur route, et le candidat nous renvoie les éléments, avec photos du montage et du bouchon, ce qui nous permet de voir si le système fonctionne correctement", détaille le fondateur.

Une fois le tout validé, un numéro d'installation est délivré au garage. Le pack d'entrée s'élève à 5 490 euros, incluant les kits, les outils communication et les formations. Le déploiement du concept dans l'atelier se veut rapide, et le nouveau franchisé apparaît aussitôt sur le site et les réseaux sociaux d'Eco-L'eau. À noter qu'il n'y a pas de superficie minimum de local requise.

L'installation d'un kit prend environ deux heures pour un expert. Il permet d'économiser environ 20 % de carburant.

L'installation d'un kit prend environ deux heures pour un expert. Il permet d'économiser environ 20 % de carburant.

Des vues sur l'étranger

Ajoutons que les garages bénéficient tous d'une zone de chalandise de 30 kilomètres. Une exception est faite si deux franchisés ont des spécificités différentes : l'un positionné sur le VU et l'autre sur le PL, par exemple. Ou en cas de forte demande dans une zone très densément peuplée.

Grâce à ce plan de déploiement, la société bretonne, qui compte 5 salariés au siège et 7 agents commerciaux, n'a pas eu de mal à s'exporter partout, ou presque. En dehors de Brest et Douarnenez (29), les franchisés Eco-L'eau se retrouvent en Normandie, en région parisienne, dans l'Est et le Sud-Ouest. Le Nord est une zone d'implantation imminente. Ne reste que le Sud-Est à conquérir.

C'est une ambition de se développer partout, mais nous ne nous précipitons pas : il faut vraiment que les garages candidats répondent à toutes les conditionsmartèle le gérant d'Eco-L'eau.

Une fois le territoire français bien maillé, Laurent Baltazar verrait bien son concept s'implanter à l'étranger. L'entrepreneur a déjà quelques demandes, de Tunisie ou de République tchèque. "Tout a avorté car pour l'instant, nous ne sommes pas prêts, confesse-t-il. Il faut avoir les effectifs pour répondre à ces marchés qui sont demandeurs." Et savoir comment s'organiser. L'idée d'une licence, avec l'établissement de réseaux de franchise pour chaque pays avec un interlocuteur unique pour s'en occuper, fait son chemin. Mais il s'agit là d'une projection à long terme.

Profiter des résultats favorables

Dans un avenir plus proche, le fondateur d'Eco-L'eau se refuse pour l'instant à des objectifs précis. Si le cap des 200 franchisés en fin d'année 2022 le fait rêver, il assure que ce serait déjà "pas mal" avec 50. L'idée est de compter rapidement un franchisé dans chaque grande ville de France. "Ce n'est pas qu'entre mes mains : cela dépend de la dynamique du marché et des gens qui s'intéressent au concept", reconnaît-il. Or ceux-ci sont de plus en plus nombreux, ce qui fait sourire Laurent Baltazar. "Les investisseurs, je n'en ai pas entendu parler pendant dix ans. Là, avec nos derniers taux de croissance, ils frappent tous les jours à la porte, s'exclame-t-il. Et c'est une pure question d'argent, il n'y a pas d'intérêt pour le produit.

La société enregistre en effet des résultats très notables (+ 17 000 % en mars 2022, selon le dirigeant), de quoi se constituer une trésorerie suffisante. Fort de son expérience, Laurent Baltazar ne veut pas "aller trop vite et commettre les mêmes erreurs que par le passé". Il poursuit : "Je formais des garages indépendants au coup par coup, sans réseau de franchise, et les laissais ensuite. Ça ne prenait donc pas plus que ça. Désormais, nous maîtrisons leur évolution et, de leur côté, ils ont un pack à amortir. Ce qu'ils font généralement en deux semaines."

La franchise Eco-L'eau n'en est qu'à ses débuts, et les mois à venir s'annoncent chargés. "Cela dépendra aussi des prix du carburant", plaisante presque Laurent Baltazar, qui demeure confiant. Pour le moment, il n'y a vraiment pas d'eau dans le gaz…

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