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Contrôle technique

560 000 véhicules n’ont pas encore passé leur contrôle technique en 2019

Publié le 5 décembre 2019
Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Dans les centres de contrôle technique, l’activité est à la baisse. Et pour cause : environ 560 000 voitures auraient dû passer leur visite périodique ces derniers mois. Ces nombreux retards suscitent la préoccupation des professionnels du CT.
560 000 véhicules supplémentaires auraient dû passer leur contrôle technique depuis le début de l'année.

Chez les contrôleurs techniques, à un mois du terme de l’année, la situation alarmante. Le nombre de véhicules ayant passé leur visite périodique au cours de ces 11 derniers mois est anormalement bas. Selon Karine Bonnet, présidente du réseau Dekra, environ 560 000 véhicules supplémentaires auraient dû passer leur visite et seraient donc en défaut de contrôle technique. "C’est du jamais vu, nous n’avions jamais assisté à une telle situation", déplore-t-elle.

Ce phénomène semble même s’aggraver puisque le nombre de "retardataires" s’élevait à 430 000 fin octobre. "Il y a toujours une part d’automobilistes qui oublient de respecter l’échéance de leur contrôle mais les proportions actuelles sont anormalement élevées. Je doute que nous rattrapions ce retard avant la fin de l’année", ajoute la présidente.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Outre la prime à la conversion (qui a profité à plus de 250 000 personnes en 2018), les professionnels de la filière mettent en cause les annonces faites par le gouvernement en fin d’année dernière. Pour répondre au mouvement des gilets jaunes, ce dernier avait ajourné de six mois le durcissement du contrôle technique. "Ce report a provoqué une forme de flou et certains automobilistes ont cru qu’ils pouvaient bénéficier d’une forme de tolérance… D’autant que les contrôles routiers des forces de l’ordre se sont raréfiés", regrette Karine Bonnet.

Un fichier pour sensibiliser les automobilistes

Ces retards répétés n’en suscitent pas moins l’inquiétude des spécialistes du CT. Parmi les centaines de milliers de véhicules roulant dans l’illégalité, une partie d’entre eux peuvent en effet présenter de graves dysfonctionnements. "Nous avons alerté à ce sujet Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, ainsi que le ministère de l’Intérieur", confie Karine Bonnet.

Les professionnels du secteur veulent notamment convaincre les autorités publiques de mettre à leur disposition un fichier national des automobilistes devant se présenter prochainement dans leurs centres. Objectif : les informer de la nécessité de passer leur visite périodique. "L’idée n’est surtout pas de faire de la dénonciation d’infraction, souligne la présidente de Dekra.  Nous voulons simplement les sensibiliser sur les risques qu’ils peuvent encourir avec un véhicule non contrôlé et respecter au mieux la mission qui nous est confiée dans le cadre de la délégation de service public."

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