Aliapur réagit suite à la polémique sur les caoutchoucs recyclés
Les bons résultats 2017 d'Aliapur – 350 000 tonnes de pneumatiques collectés, total en hausse de 4,5% sur un an, pour un chiffre d'affaires de 58,2 millions d'euros (+6,2%) – ont vite été oubliés. Le principal organisme de collecte et de recyclage de la filière en France est en effet confronté depuis plusieurs jours à une polémique portant sur d'éventuels risques liés à l'utilisation de caoutchoucs recyclés dans la fabrication de terrains de sports synthétiques.
Le choix des ministères de la Transition écologique et solidaire, des Solidarités et de la Santé, de l’Économie et des Finances, du Travail, de l’Agriculture et de l’Alimentation et des Sports de saisir conjointement l'Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour réaliser une analyse a en effet engendré une polémique qui porte directement atteinte à l'activité d'Aliapur. Environ 8,5% de la matière collectée chaque année par la société est en effet revalorisé sous la forme de granulats qui composent ces fameux terrains synthétiques.
Des propos dramatiques
"Aucune étude ne fait état du moindre risque, fulmine Hervé Domas, directeur général d'Aliapur. L'Agence européenne des produits chimiques s'est déjà penchée sur la question et a conclu qu'il n'y avait aucun risque pour la santé. L'équivalent néerlandais de l'Anses en a fait de même pour des conclusions identiques… Nous avons confiance en l'Anses pour rendre des conclusions objectives qui confirmeront cela mais il est tout de même dommage de faire peur à tout le monde avec une polémique qui n'a pas lieu d'être".
Et le dirigeant de déplorer les dérives de cette affaire. "Profitant de cette histoire, certains se sont permis d'associer dans une même phrase les mots enfant, sport et cancer… (le dirigeant fait ici référence à un documentaire sur le sujet diffusé sur France 2, ndlr) C'est dramatique de faire ça dans la mesure où ça n'a aucun sens et, d'autre part, c'est destructeur pour une filière". Hervé Domas en est certain : quelles que soient les conclusions de l'Anses, "cette rumeur va nous poursuivre pendant un long moment".