Automobile : la FNA alerte Bercy sur les effets de la fiscalité "punitive"
Une délégation de la FNA a été reçue à Bercy par Emmanuel Monnet, directeur de cabinet du ministre de l’Économie et des Finances. Les représentants du syndicat l'ont alerté sur des pertes massives de recettes fiscales pour l’État, qu’ils estiment à près de trois milliards d’euros par an. Selon eux, cette hémorragie s’explique par les effets pervers d’une "fiscalité devenue illisible, en raison de règles changeantes et complexes".
Taxes tous azimuts
L'organisation plaide encore une fois pour une transition énergétique réaliste, respectueuse des moyens des Français, comme elle l'a récemment déjà fait au Sénat. Par ailleurs, la FNA souligne que "les mesures actuelles, loin de favoriser la transition écologique, freinent au contraire le renouvellement du parc automobile". Les différents dispositifs mis en place, ainsi que leurs évolutions désorienteraient les consommateurs et fragiliseraient les professionnels.
En conséquence, entre 2019 et 2024, les immatriculations de véhicules neufs (VN) et d’occasion (VO) ont chuté de 22 % en France – soit davantage que dans le reste de l’Europe. Une tendance qui serait concrètement due à la hausse du malus au poids, au barème CO₂, à la taxation des flottes, ainsi qu'à la fin d’exonérations pour certains véhicules...
"Chaque mesure fiscale supplémentaire éloigne un peu plus les Français du renouvellement de leur véhicule. C’est une double peine : pour le pouvoir d’achat, pour l’environnement, et pour les finances publiques", alerte Bruno Choix, président de la branche maintenance vente de la FNA.
Sortir d'un cercle vicieux
En effet, ces taxes pèsent sur le budget des ménages. Elles les poussent donc souvent à renoncer à l’achat d’un véhicule neuf. Résultat : le parc vieillit, devient plus coûteux à entretenir et la transition vers les véhicules électriques est freinée.
Pour sortir de ce cercle vicieux, la FNA a donc présenté le détail de ses recommandations. Elle vise ainsi à "stabiliser la fiscalité automobile, soutenir le pouvoir d’achat et accompagner une transition écologique réaliste".
Pour y parvenir, l'État devrait donc assurer des règles fiscales claires et prévisibles. Il permettrait ainsi aux ménages de planifier leurs achats et aux professionnels d’investir en confiance. Reste cependant à voir si les actuels locataires de Bercy y resteront dans les prochaines semaines… Et quelle attention portera le prochain gouvernement sur cette problématique.