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Formation

Formez les rangs !

Publié le 20 décembre 2013
Par Axel Abadie
4 min de lecture
La formation est un impératif. Si les enseignes d’entretien et réparation l’ont bien compris, les organismes spécialisés ne se reposent pas sur leurs lauriers, proposant au secteur différents modes et supports de formation, pour tous budgets et emplois du temps. Equip Auto était l’occasion, pour chacun, de présenter son offre.
Jean-Pierre Deshayes, formateur-consultant pour la F.N.AA.

En termes de stands, il y avait de tout chez les acteurs de la formation lors de cet Equip Auto 2013. D’aucuns auraient tort de lier surface et qualité. L’espace de DAF Conseil, plus modeste que celui du GNFA ou qu’un Ecodime, ne désemplissait pas, un seul ordinateur suffisant à mettre en valeur ses nouveaux outils de fidélisation, CAP Services et Autobook.fr. La fréquentation, un autre facteur trompeur. A l’image, cette fois, de la conférence “Equipementiers et formation, état des lieux”. Le consultant pour la F.N.AA, Jean-Pierre Deshayes, n’est pas parvenu à faire réagir une salle plus que clairsemée. Un rendez-vous manqué, pour un sujet qui ne le méritait pas. Parce qu’à mesure que nous rencontrions groupements et autres spécialistes de la réparation, enseignes de carrosserie en tête, les discours étaient empreints de l’importance de la formation dans la quête de rentabilité. Expliquer qu’un tel sujet n’ait réuni que quelques réparateurs, tient alors de la gageure.

La mission de Jean-Pierre Deshayes était pourtant limpide : donner un éclairage sur le rôle à jouer des équipementiers dans le domaine de la formation, tout en se reposant sur l’ensemble des solutions techniques qu’ils proposent. “Cela commence par faire intervenir un formateur ou un technico-commercial de l’équipementier, qui va conclure un module, en complétant ce qui a été dit avec les informations précises dont il dispose, indique le consultant. Le but final étant qu’il n’y ait pas de retour, et que le module de formation soit direct, précis, et fiable.”

Jean-Pierre Deshayes poursuit : “La formation, sans remplacer les vecteurs de communication technique des équipementiers, doit avoir un aspect de pédagogie pour former les réparateurs qui, eux-mêmes, vont faire de la pédagogie avec les automobilistes, et dire pourquoi telle ou telle réparation est assez chère.” La pédagogie, tendance transversale donc, de l’explication technique à la commercialisation du service. Une nécessité, aussi, à cause du non-respect des échéances du cahier d’entretien par l’automobiliste, mais qui n’enlève aucune responsabilité au réparateur. D’autant qu’il a à disposition des outils pour éduquer l’automobiliste. A l’image de ce que présentait DAF Conseil, de véritables outils complémentaires aux modules en présentiel.

Meilleure employabilité

“Le premier, CAP Services, est un outil qui permet de fidéliser et de communiquer, et ainsi combler quelques carences que le manque de formation, quelle qu’en soit la raison, crée. Le but est de tirer le client vers le garage. L’autre, Autobook, est une application gratuite pour le client lorsque le garagiste la propose. Il s’agit d’un carnet d’entretien qui, associé au premier outil, permet l’envoi automatique de rappels par SMS ou e-mail, ou d’informer les avancées des travaux sur le véhicule”, indique Pascal Renne, président de DAF Conseil. Des services proposés à tous les profils, de l’indépendant au franchisé.

Aussi intuitifs soient ces services, selon Pascal Renne, ils ne se substituent pas aux modules de formation classiques dispensés, souvent, chez le distributeur ou l’équipementier. “Le cas concret, on ne peut pas le résoudre à distance, explique-t-il. Il faut noter que l’on arrive sur des nouvelles formations tutorées à distance, où un professeur, un manager, supervise, à travers sa webcam. Cela marche plutôt bien, mais on reste sur du théorique. Et puis, sur ce genre de formation, il y a beaucoup d’absentéisme. Alors qu’en présentiel, la personne qui a payé va faire le déplacement. Je pense que le présentiel, le e-learning et la formule intermédiaire vont cohabiter.”

Selon lui, “malgré le besoin de réduire les coûts, celui d’échanger reste primordial. Le présentiel, dans les réseaux et auprès des MRA, est en progression depuis deux ans”. Il est rejoint par Jean-Marc Zaytzeff, directeur commercial d’Ecodime : “Tout cela va avec de l’accompagnement, potentiellement après le à distance et le présentiel. Avec, aussi, une évaluation, qui peut être difficile à interpréter à froid. Il y a donc un travail de responsabilisation des patrons, pour ne pas simplement voir des heures de productivité en moins, mais plutôt une meilleure employabilité future du collaborateur, qui favorisera une meilleure rentabilité.”

Engagement pédagogique

Par ailleurs, Ecodime multiplie les services et différents supports, s’efforçant de proposer une solution à tous les besoins. L’entreprise développe, sur mesure, des modules pour ses clients, qu’ils appartiennent à la rechange ou à la première monte. Ecodime s’est fait une spécialité des centres de formation clés en mains, comme cela peut être le cas pour Volkswagen près de Lyon, où elle prend en charge le management administratif et pédagogique. “Selon les types d’entreprises, il y a une recherche de la personnalisation, observe Jean-Marc Zaytzeff. Que ce soit sur le contenu ou le mode de gestion du projet de formation. On constate parfois que les salariés ont aussi leur mot à dire. Les clients ont une vraie exigence de qualité, et se préoccupent du contenu. Donc, nous établissons une charte, pour plus de lisibilité dans l’engagement pédagogique.”

Jean-Pierre Deshayes prolonge cette promesse, dessinant le module idéal : “La formation doit aller plus loin que l’aspect descriptif, il faut avoir une vision globale. Je me souviens d’une réunion de la Société des ingénieurs de l’automobile, où un constructeur expliquait qu’il avait de bons ingénieurs, mais qu’il manquait de systémiers. Effectivement, on peut se retrouver devant une conséquence, avec un symptôme qui remonte beaucoup plus loin. Il faut cette vision d’ensemble pour comprendre et résoudre. Du coup, cela suscite une question : est ce que la formation, aujourd’hui, est assurée comme il faut ?” Partant du principe qu’il y a de la demande pour toutes les offres de services et de prix, il estime que les équipementiers, dans ce qu’ils proposent, restent les garants de la compétence, et doivent fournir, “surtout quand c’est du multimarque, les moyens adéquats aux réparateurs, en accord avec leurs tarifs”.

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FOCUS - Les ateliers plébiscités

De manière plus classique, le GNFA et la F.N.AA ont fait honneur à la technique, qui demeure la préoccupation principale des réparateurs. Comme l’a assuré Chantal Manoux, du service communication du GNFA, les différents ateliers ont connu un grand succès tout au long du salon. La fréquence, la durée et les thèmes de chacun des modules, ont facilité leur suivi à tout moment de la journée. Le Common Rail, la boîte de vitesses robotisée, ou les véhicules électriques et hybrides, pour ne citer que ces exemples, ont attiré les garagistes.

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FOCUS - Pourquoi exposer ?

Pascal Renne, président de DAF Conseil : “Ce salon était très important pour les deux services que nous lancions. Equip Auto nous permet de faire des démonstrations sur le stand, afin de montrer que cela ne coûte pas cher de s’approprier ces nouveaux outils.”

Jean-Marc Zaytzeff, directeur commercial d’Ecodime : “L’occasion nous était donnée de présenter trois entités du groupe, Ecodime, HP Composites et IEMS. Equip Auto, c’est aussi la possibilité d’approcher les acteurs de la seconde monte, et de mettre en avant notre offre différenciante, sur mesure plutôt que sur catalogue.”

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