La Feda réclame des mesures fortes pour l’après-vente !
Dans l’œil du cyclone depuis le début de la crise, les acteurs du marché automobile attendent avec impatience le plan de relance promis par le gouvernement pour la rentrée. La Feda n’a pas manqué de saluer cette initiative, rappelant toutefois aux pouvoirs publics que ce programme ne devait pas oublier la filière aval. En particulier les acteurs de la distribution indépendante.
Dans cette perspective, Mathieu Séguran, délégué général de la Feda, a ainsi présenté plusieurs mesures qui doivent être intégrées à ce plan de soutien dans un courrier adressé à Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances. La fédération réclame, tout d’abord, la mise en place d’une TVA à taux réduit sur les pièces détachées permettant d’améliorer la performance écologique du véhicule, ainsi que sur la main d’œuvre relative à ces mêmes travaux.
"Cette mesure doit selon nous, pour avoir un effet incitatif suffisamment fort, être couplée à l’extension du dispositif de prime à la conversion afin de rendre éligibles les travaux de diagnostic, de réparation ou d’entretien visant à réduire le niveau d’émissions polluantes du véhicule", ajoute Mathieu Séguran.
A l’instar d’autres organisations professionnelles, la Feda appelle également à une prolongation, a minima jusqu’à septembre, des dispositifs d’aide initiés par le gouvernement pendant la crise, en particulier le chômage partiel. Cet allongement doit être accompagné, selon la fédération, d’une exonération totale de charges fiscales et sociales pour les entreprises les plus touchées.
Le monopole des pièces captives remis en question
Autre revendication : l’extension de la durée maximale d’amortissement du prêt garanti par l’État. Alors que plus de 40 % des entreprises de la filière ont sollicité ce dispositif, ces dernières souhaiteraient porter ce délai de 5 à 10 ans.
Enfin, dans ce contexte de crise, la Feda a tenu à rappeler au gouvernement la nécessité de remettre sur la table l’ouverture progressive à la concurrence des pièces de carrosserie captives. Voté au Parlement en 2019, ce texte avait été finalement censuré par le Conseil constitutionnel en fin d’année.
"Si le cabinet du Premier ministre nous a assuré qu’un prochain véhicule législatif serait identifié pour y remédier, nous estimons que cette mesure aurait toute sa place dans le plan de relance de la demande automobile : cette libéralisation partielle, sans le moindre impact budgétaire pour l’État, est en effet de nature à favoriser le pouvoir d’achat des consommateurs et les inciter à faire entretenir et réparer leur véhicule. Une grande partie de la filière automobile, aujourd’hui bridée dans son développement – équipementiers, distributeurs notamment – bénéficiera de cette libéralisation, qui mettra aussi un terme à une quasi-exception française en Europe", conclut Mathieu Séguran.