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Formation

La filière devra former plus de 15 000 jeunes par an d’ici à 2030

Publié le 21 avril 2021
Par Elodie Fereyre
3 min de lecture
Dans le second volet de son étude prospective, l’Anfa a dévoilé les besoins de main d’œuvre de la filière des services de l’automobile. Selon les scénarios envisagés, le secteur aurait besoin de recruter plus de 15 000 jeunes au cours de la prochaine décennie.
Le besoin de main d'œuvre du commerce et de la réparation automobile va osciller entre 8 500 et 12 500 jeunes par an d'ici 2030 selon l'Anfa.
Le besoin de main d'œuvre du commerce et de la réparation automobile va osciller entre 8 500 et 12 500 jeunes par an d'ici 2030 selon l'Anfa.

Lors de la présentation du premier volet de son étude, consacré à l’évolution de l’emploi dans le secteur du commerce et de la réparation automobile d’ici 2030, l’Anfa détaillait les trois scénarios fondés sur les mesures politiques (austérité, relance, et régulation écologique) qui pourraient être prises à l'issue de la crise, et influer le marché de l'emploi.

Dans le second volet de son enquête, présenté le 20 avril, l’organisme présente les variations induites par la mobilité intersectorielle, afin de déterminer, le nombre de jeunes à recruter, selon les métiers.

Des ouvriers qualifiés très fidèles

Pour obtenir des données sur cette mobilité intersectorielle, l’Anfa travaille depuis plusieurs années avec le Céreq, qui a accès aux fiches détaillées de l’enquête emploi de l’Insee. Il en ressort une étonnante stabilité dans le secteur. En effet, durant la période 2014-2018, 89 % des effectifs travaillaient déjà dans le CRA (commerce et réparation automobile). La part d’actifs qui quitte le secteur s’échelonne entre 4 et 7 % quand 5 à 7 % le rejoignent. L’étude montre également que, contrairement aux idées reçues, les ouvriers qualifiés sont extrêmement fidèles.

"Très clairement, la mobilité intersectorielle joue un rôle de régulation des besoins de jeunes à qualifier. Plus le CRA a besoin de qualifier des jeunes en raison des départs en fin de carrière et de l’évolution de l’emploi (scénarios "relance et régulation"), plus le secteur fait appel à de la main-d’œuvre d’autres secteurs d’activité", souligne Jocelyn Gombault, responsable projets Observatoire de l’Anfa.  La modélisation prend également en compte l’évolution des artisans, qui pour la plupart, sont des salariés qui se mettent à leur compte.

Entre 8 500 et 12 500 jeunes à recruter

En évaluant l’évolution de l’emploi salarié, les départs en fin de carrière et la mobilité intersectorielle des salariés et des artisans, il est possible d’estimer le nombre de jeunes que les organismes de formation doivent qualifier pour les besoins en recrutement du secteur.

"Ainsi, dans un scénario de relance, nous pouvons estimer que les besoins en formation avoisinent les 12 500 jeunes et, dans un scénario régulation, que ceux-ci tournent autour de 11 500 jeunes à former et à recruter. Avec le scénario austérité, nous aboutissons à 8 500 jeunes à former et à recruter annuellement entre 2020 et 2030", poursuit Jocelyn Gombault.

"Former 3 fois plus de jeunes que nos besoins"

Six métiers sont particulièrement suivis pour leur importance stratégique dans le commerce et la réparation automobile :

- les mécaniciens et techniciens VP : 3 500 à 4 500 jeunes à former selon les scénarios les plus éloignés.
- les mécaniciens et techniciens VI : 400 à 600 jeunes.
- les mécaniciens et techniciens motocycles : 70 à 200 jeunes à former.
- les carrossiers-peintres : 600 à 1 300 jeunes à former.
- les contrôleurs techniques : 200 à 500 jeunes à former.
- les commerciaux automobiles : 800 et 1 600 jeunes à former.

Toutefois, le nombre de jeunes à former et à recruter dans le CRA ne correspond pas au nombre total de jeunes à former. En effet, une forte déperdition existe entre les jeunes qui sortent de l’école, leur diplôme en poche, et ceux qui entrent effectivement dans le secteur du CRA.

Certains sont embauchés dans les services de l’automobile, d’autres voient leurs contrats rompus ou sont embauchés dans d’autres secteurs d’activité, certains changent de voie, enfin, d’autres ne sont pas embauchés et deviennent chômeurs à la suite de leur formation", indique Marie-Sophie Girardin, responsable projets Observatoire Anfa.

Ainsi, on considère qu’il faut en moyenne former 3 fois plus de jeunes que les besoins réels pour pouvoir les combler. Si l’on reprend les mécaniciens et techniciens (VI, VP et motos) ainsi que les carrossiers peintres, dont les besoins varieront entre 4070 et 6 600 jeunes, il faudra former au total entre 15 200 et 20 500 jeunes.

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