La FNAA peu sensible au numéro d'AXA…
Relève-t-il de la compétence d'un assureur de servir de courtier en réparation automobile auprès des particuliers assurés auprès de sa compagnie ? Tel se présente le problème soulevé par le lancement d'un service intitulé "Allo Mécano" par l'assureur AXA. Un service gratuit, précisons-le, ce qui n'est pas, habituellement, l'apanage des compagnies d'assurance.
La définition de ce service s'énonce aisément : AXA met à la disposition de l'automobiliste un mécanicien expert qui va juger du devis fait par un réparateur lambda, pour la réparation du véhicule. En clair, l'expert AXA dit au client, "allez-y" ou "n'y allez pas", puis "allez plutôt là". Parce que moins cher, plus AXA, plus agréé, qu'importe le motif, c'est désormais AXA qui négocie à la place de l'automobiliste avec le réparateur. L'automobiliste serait donc considéré comme une proie face à un garagiste par définition douteux, la proie devant être défendue par le gentil assureur, le réparateur sanctionné, puni, renié… A moins qu'il ne s'agisse de donner des étoiles, comme chez Michelin ?
Le procédé déjà discutable dans le cadre de la prise en charge "assistance" devient très ennuyeux lorsqu'il s'agit de statuer sur un devis de réparation classique. Les dangers sont nombreux, désignation des réparateurs par l'assureur, imposition des tarifs horaires par l'assureur, définition des pièces et des prix des pièces (et de leur qualité) par l'assureur (etc.) : vraiment, nous avons du mal à imaginer que l'assureur serait prêt à s'investir totalement et sans retour dans la défense du consommateur. La voie qu'il préconise inquiète…
La FNAA par son président, Gérard Polo, s'en est ému et a, avec élégance, demandé un entretien auprès des instances d'AXA France pour mieux comprendre ce service qui pose d'évidents problèmes, comme le précise son courrier dont voici un extrait : "Ainsi donc, l'ensemble des réparateurs agréés ou non agréés, est susceptible d'être contacté et contrôlé par vos services "experts", ce qui nous apparaît comme excédant largement votre mission d'assureur automobile". Peu avant dans le texte, Gérard Polo était encore plus incisif : "Dans votre communication commerciale, vous laissez entendre que le devis proposé par le réparateur ne peut être que surfacturé puisqu'il nécessite une vérification par un "mécanicien-expert", ce dernier ayant pour mission de s'assurer auprès du professionnel "que les réparations sont justifiées et conformes au prix du marché", puis de négocier le devis à la baisse". !
Gérard Polo se réserve le droit de saisir la DGCCRF en cas de non-réponse des responsables d'AXA…