Le plan de relance automobile oublie l’après-vente
Les multiples appels du pied de la Feda, du CNPA ou encore de l'association Eco-Entretien n’y ont rien fait. Malgré leurs préconisations, la filière des services à l’automobile a une nouvelle fois été oubliée dans le plan de relance présenté par le président de la République, Emmanuel Macron, ce 26 mai, depuis une usine Valeo du Pas-de-Calais.
Une large partie des mesures dévoilées sont destinées à soutenir les ventes de véhicules neufs, et plus particulièrement les modèles électrifiés. Emmanuel Macron a annoncé aussi la création d’un fonds d’investissement dédié à soutenir les initiatives visant à produire "le véhicule de demain". Le chef de l’Etat entend ainsi faire de la France "la première nation productrice de véhicules propres en Europe". En parallèle, ce plan de relance prévoit un renforcement de la prime à la conversion qui va également concerner le "rétrofit électrique".
Un plan qui n’est pas représentatif de la filière automobile
Si ces mesures devraient doper la distribution automobile, la filière après-vente ne bénéficiera pas, quant à elle, de coup de pouce de l’Etat. Enjeu majeur pour contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air et favoriser le pouvoir d’achat des automobilistes, l’entretien du parc roulant a pourtant été ignoré par le gouvernement. Une vraie déception pour les acteurs du secteur qui attendaient de nouvelles aides pour dynamiser leur activité, ralentie par la crise du Covid-19.
Un oubli que n’a pas manqué de souligner la FNA qui déplore l’absence de soutiens pour les entreprises de la filière. C’est pourquoi la fédération réclame une intégration des services de l’automobile dans un volet dédié du futur fonds de l’avenir de l’automobile. "Cette remarque est valable aussi et surtout pour le fonds d’investissement sensé soutenir les entreprises par l’apport de fonds propres et éviter ainsi les faillites. La Fédération nationale automobile attend enfin d’être entendue sur le renforcement et la maîtrise des émissions polluantes en soutenant un entretien écologique du parc automobile", précise l’organisation professionnelle.
Même déception du côté du CNPA qui estime que ce plan n’est pas représentatif de la filière et des évolutions de mobilité des Français. "Le CNPA regrette que les mesures d’urgence présentées ne visent uniquement que le renouvellement du parc automobile, et ne constituent pas un véritable Plan de filière, prenant en compte les évolutions de la mobilité des Français et l’ensemble des composantes du secteur. Ainsi, aucune mesure de soutien n’est prévue pour favoriser l’entretien et la réparation automobile, qui joue pourtant un rôle majeur en matière de sécurité routière, de réduction des émissions des véhicules, et permet de répondre aux besoins des Français qui n’ont pas forcément les moyens d’acquérir un nouveau véhicule", indique l’organisation professionnelle.
De nouvelles propositions attendues en septembre
Déçus mais optimistes, la FNA et le CNPA espèrent désormais que le plan de relance sera élargi, dans le second volet des annonces prévu en septembre, à l’après-vente automobile et aux autres composantes de la filière aval.
La FNA demande notamment l’application d’un taux de TVA réduit sur les pièces relevant de l’environnement ou de la sécurité ainsi qu’un soutien aux démarches d’entretien écologique telles que l’Eco-Entretien. De son côté, le CNPA plaide aussi pour une baisse de la fiscalité sur les pièces de réemploi.