Les défaillances en recul au deuxième trimestre 2020
Le spécialiste de la donnée d’entreprise Altares a dévoilé les chiffres des défaillances d’entreprises en France au deuxième trimestre 2020. Malgré une période marquée par plusieurs semaines de confinement, le niveau global des sociétés en difficulté est historiquement bas : 5 766 procédures, soit une baisse globale de 53,3 % comparée à la même période de l’an passé. Le secteur du commerce et de la réparation de véhicules a suivi cette tendance en enregistrant un recul de 56,7 % de ses défaillances, soit 205 procédures.
Cette résilience des entreprises est liée aux dispositions prises par le gouvernement pendant la crise du Covid-19 pour limiter les faillites d’entreprises. "Le premier semestre 2020 restera dans les annales de l’accompagnement de l’entreprise en difficulté. Moins de 17 000 entreprises ont fait l’objet d’une procédure collective à mi année. Il faut remonter à plus de 30 ans pour trouver un nombre aussi faible. Ces chiffres paraissent pourtant invraisemblables au regard de la force de la crise. En réalité, c’est l’aménagement des textes réglementaires qui a permis cette étonnante résistance des entreprises. Sans cette adaptation du droit et l’aide des pouvoirs publics, des dizaines de milliers d’entreprises seraient tombées dès ce deuxième trimestre, beaucoup disposant de moins de trente jours de liquidité pour faire face aux dépenses immédiates", confirme Thierry Millon, directeur des études Altares.
Une reprise des défaillances attendue au second semestre
Fort de ce constat, le cabinet d’étude se montre prudent, estimant que cette tendance globale ne doit pas faire ignorer la situation inquiétante des entreprises de plus de 50 salariés dont le niveau de défaillances a cru de 15,7 %. De plus, Altares identifie près de 100 000 entreprises en tension, qui disposent à date de moins de 30 jours de trésorerie.
Pour le second semestre, l’expert de la donnée d’entreprise craint donc une hausse des procédures, qui pourraient dépasser le cap des 30 000 défaillances, tout en se montrant optimiste. "Nombre des 10 000 entreprises préservées artificiellement de la défaillance sur le premier semestre pourraient venir gonfler les chiffres du second semestre. Cependant, nos entreprises ont su montrer jusque-là qu’elles savaient résister. Ne sous-estimons pas leur capacité à passer le cap et déjouer les pronostics de fin du monde, à la faveur d’une reprise plus dynamique qu’attendue, déjà perçue dans certains secteurs", conclut Thierry Million.