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Les professionnels de l’automobile face au nouveau confinement

Publié le 30 octobre 2020
Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Confinement, épisode 2 ! Le gouvernement a publié la liste des commerces autorisés à rester ouverts ces prochaines semaines. Si plusieurs métiers de la filière automobile peuvent maintenir leur activité, certaines organisations professionnelles regrettent malgré tout le traitement de faveur accordé aux grandes surfaces.
station service confinement CNPA
Les stations-service, des petits commerces confrontés à une grave inégalité de traitement face à la grande distribution selon le CNPA.

Depuis ce jeudi 29 octobre, minuit, la France est de nouveau placée en confinement. Malgré cette mesure, qui concerne l’ensemble du territoire métropolitain et la Martinique, les entreprises du secteur de la réparation automobile, qui garantissent la mobilité des Français, ont de nouveau été autorisées à rester ouvertes. Idem pour les stations-services ainsi que les distributeurs de pièces de rechange qui pourront maintenir leur activité pendant ces quatre semaines de confinement.

"Dans le prolongement de son action du printemps dernier, la CGI s’est fortement mobilisée, en lien avec la Feda et l’ensemble des fédérations, pour sécuriser l’inscription du commerce de gros dans la liste des activités admises à accueillir du public. Nous avons le plaisir de vous annoncer que le gouvernement a entendu cette demande et y a inclus le commerce de gros, dans son ensemble [...]. Désormais, toutes les entreprises, quelle que soit leur activité BtoB, peuvent ainsi servir leurs clients dans les meilleures conditions qui soient", s'est félicité la Feda.

Quant aux contrôleurs techniques, ils ont, une nouvelle fois, été autorisés à poursuivre leurs services. Mais comme au printemps, le gouvernement devrait accorder aux automobilistes un délai de tolérance afin de les inciter à rester à leur domicile.

Bonne nouvelle pour les concessionnaires et autres distributeurs automobiles : ils pourront poursuivre, sur rendez-vous, leurs livraisons de véhicules auprès de leurs clients ayant passé commande à distance. En revanche, les showrooms resteront fermés. Rappelons qu’en mars, la fermeture brutale des points de vente avait provoqué une baisse de 72 % des immatriculations de voitures neuves en France.

Un protocole sanitaire renforcé

Toutes les entreprises non fermées administrativement doivent pouvoir continuer à fonctionner "le plus normalement possible", en respectant un protocole sanitaire renforcé. Parmi ses dispositions essentielles, ce document généralise le télétravail pour toutes les activités qui le permettent. Pour les autres services, un lissage des horaires de départ et d’arrivée doit être mis en place afin de limiter l’affluence aux heures de pointe.

Les réunions en audio ou visioconférence doivent constituer la règle et les réunions en présentiel l’exception. La restauration collective peut être maintenue dans le cadre de règles renforcées. Autre nouveauté : les employeurs doivent inciter leurs salariés à télécharger l’application Tous Anti-Covid et à l’activer pendant les horaires de travail.

Deux poids, deux mesures ?

L’annonce par le gouvernement de la liste des commerces autorisés à maintenir leur activité pendant ces quatre prochaines semaines a provoqué une levée de boucliers dans certains corps de métiers. Ces derniers dénoncent notamment le traitement de faveur dont ont bénéficié les acteurs de la grande distribution. C’est notamment le cas du CNPA qui pointe du doigt une "aggravation de la distorsion de concurrence" avec les petits commerces.

"Les stations-service indépendantes en sont une parfaite illustration : alors que la vente d’alcool et le lavage permettent d’assurer une marge suffisante aux stations-service indépendantes, particulièrement en zone rurale, pour survivre, le décret permet à la grande distribution d’assurer ces activités, au contraire des stations-service", regrette l’organisation professionnelle qui précise que jusqu’à 50 % de la marge, hors carburant, des stations-service peut être réalisée par la vente d'alcool.

De plus, le CNPA déplore que les services de lavage, qui peuvent assurer jusqu’à 30 % de la marge (hors carburant) des points de ravitaillement en carburant, ne sont pas nommément cités parmi les activités autorisées à ouvrir. Or le lavage ne représente aucun risque sanitaire, puisqu’il est souvent automatique et sans interaction physique.

Alors que les stations-service assurent un rôle majeur de service public dans le maintien de la chaîne logistique et d’une mobilité pour tous, le CNPA appelle donc les pouvoirs publics à la plus grande vigilance pour ne pas mettre davantage à mal ces petits commerces déjà durement impactés depuis de nombreux mois par la première vague de Covid, les grèves et le mouvement des Gilets jaunes.

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