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Mobilité électrique : quel impact pour les stations-service ?

Publié le 16 octobre 2020
Par Elodie Fereyre
2 min de lecture
Le cabinet Colombus Consulting vient de publier les résultats de son étude sur l’avenir des stations-service, à horizon 2050, qui repose sur 3 scenarii d’évolution du parc automobile. Ces dernières pourraient enregistrer 50 % de perte de profits d’ici 2035.
Le réseau autoroutier va devoir s'adapter aux besoins de mobilités longue distance.

Quel avenir pour les stations-service dans un contexte de mobilité décarbonée et notamment de mobilité électrique ? C’est la question que se sont posée les experts énergie du cabinet Columbus Consulting. Ils ont ainsi élaboré trois scenarii (faible, intermédiaire et fort), en fonction de l’évolution possible des motorisations du parc roulant.

En fonction de ces scenarii, les experts estiment notamment que d’ici 15 ans, la consommation de carburant pourrait baisser d’un tiers et que la fréquentation des stations-service des grandes et moyennes surfaces (GMS) diminuerait de moitié. Ainsi, le risque d’avoir des zones blanches de mobilité thermique deviendrait très élevé.

Un maillage fragilisé

La transition énergétique engagée dans le secteur des transports et encouragée par les politiques publiques vont amener à une réduction des ventes des carburants fossiles de 51 à 83 % selon les différentes hypothèses, ce qui entraînera fatalement la fermeture de nombreuses stations-service. Ainsi, selon les estimations Colombus Consulting, le maillage va être fragilisé, notamment dans les zones rurales. Pour rappel, la densité est déjà passée de 7,5 stations/100 km2 en 1980 à 2 stations/ 100 km2 en 2016.

Les stations-service ont donc tout intérêt à se diversifier : "Les services liés à la mobilité électrique deviennent alors des leviers de différenciation et de plus en plus d’enseignes mettent à disposition des bornes de recharge pour fidéliser leur clientèle et attirer de nouveaux consommateurs", précise François Hemono, consultant senior énergie pour Colombus Consulting.

Les stations traditionnelles à la peine

Alors que les GMS ont déjà empiété sur de nombreuses stations traditionnelles, notamment grâce à des prix à la pompe attractifs, la situation des réseaux traditionnels, va continuer d’être impactée par ces nouvelles mobilités. Leur baisse de profit est estimée à un tiers d’ici 2030 et leur rendement devrait être négatif à l’horizon 2050.

Car, contrairement aux stations d’autoroutes, elles ne sont pas essentielles au développement de la mobilité électrique. Le réseau autoroutier va en revanche devoir s’adapter pour répondre aux besoins de mobilité longue distance. Et cela passe par différents modes de recharge qui peuvent être imaginés pour absorber le flux de voyageurs, notamment lors des départs en vacances.

Comme par exemple une recharge rapide (environ 15 min) à un coût plus élevé pour les plus pressés, et une recharge plus lente à tarif réduit (environ 60 min). Cependant, les temps de recharge souvent longs, vont aussi pousser les lieux de recharge à se décentraliser pour investir les emplacements de stationnements longue durée comme les lieux de loisirs et de vie, les lieux touristiques, etc.

"D’après nos estimations, nous devons tendre vers une décentralisation et une meilleure répartition des réseaux de recharge sur le territoire. Des expérimentations sur de nouveaux modes de recharge sont également en cours : remorques de recharge, recharge par induction, etc.", conclut Simon Issard, manager chez Colombus Consulting et co-auteur de l’étude.

 

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