Monopole sur les pièces de carrosserie : la FEDA met en garde
Décembre a été le théâtre, dans les deux hémicycles du Parlement, de discussions concernant le monopole des constructeurs sur la fabrication et la commercialisation des pièces de carrosserie dites visibles. Un aboutissement : le gouvernement doit remettre, au cours du premier semestre 2012, un rapport sur ce monopole, dont est chargé l'Observatoire des prix et des marges, sous l'autorité de la Direction générale de la concurrence.
Pendant ce temps, les voix en faveur de la libéralisation des pièces se font de plus en plus pressantes. La Feda, soutenue par plusieurs entités dont l'association 40 millions d'automobilistes, l'ANEA (Alliance nationale des experts en automobile) ou encore la FFC (Fédération française des carrossiers), alerte justement les parlementaires sur la situation française.
Tout d'abord, parce qu'en Europe, à l'image de certains de nos pays limitrophes (dont l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne), ce monopole des constructeurs n'existe plus. Une étude de l'UFC-Que Choisir relayée par la Feda atteste que, grâce à cela, outre-Rhin, chez Peugeot, "le prix d'une pièce est inférieur de 42% en moyenne dans un réseau indépendant par rapport au réseau constructeur".
Ensuite parce que les engagements sur la modération des prix pris par les constructeurs sont contredits par les chiffres de l'association SRA (Sécurié et réparation automobiles). "L'augmentation du prix du panier de pièces de collision a été de 4,7% au cours des 12 derniers mois, soit plus de deux fois le taux de l'inflation", précise la fédération. Enfin, pour des raisons de sécurité routière. Des prix trop élevés motivent parfois le choix de ne pas faire réparer telle ou telle pièce, exposant ainsi l'automobiliste à de nombreux risques.
Un combat mené de front par la Feda depuis plusieurs années, dans l'intérêt des consommateurs d'une part, et de la filière automobile d'autre part. En effet, la fédération explique que, dans un premier temps, permettre une concurrence réduirait le prix des pièces de 20 à 30%. Un taux significatif, alors que le budget voué à l'automobile demeure le troisième poste de dépenses des ménages. Dans un second temps, il est bien question de bénéfices pour la profession, parce que jouissant du monopole, les constructeurs français n'hésitent pas à faire fabriquer les pièces concernées dans des pays "low-cost". Ainsi, cela permettrait à des équipementiers de ramener cette production dans l'Hexagone.