Stations-services en danger : le CNPA et la FNA se mobilisent
Alors que l’ensemble des entreprises des services de l’automobile sont impactées par la crise sanitaire, le secteur de la distribution de carburants inquiète particulièrement le CNPA. Ce dernier a d’ailleurs récemment mené une enquête dont les résultats révèlent un danger pour la plupart des stations-services.
Ainsi, sur les 1 800 stations-services implantées en zone rurale qui ont répondu au sondage, 77 % indiquent que leurs ventes de carburants ont diminué de 80 %. Pire encore, plus d’un chef d’entreprise sur deux (52 %) estiment probable le risque de faillite sans un retour d’activité soutenue le 11 mai 2020. En outre, 40 % confirment également qu’ils reporteront sine die leurs projets d’investissement et 30 % les annuleront tout simplement.
Préserver la cohésion territoriale
Le syndicat souligne "qu’avec une rémunération moyenne fixe de 0,01 euro net par litre de carburant, la majorité des propriétaires-exploitants de stations-service indépendantes (sous enseigne pétrolière ou non), dont 70 % sont situées en zone rurales, n’aura pas la trésorerie suffisante pour pallier de telles chutes d’activités".
L'organisation professionnelle rappelle que ces stations-services jouent un "rôle primordial de cohésion territoriale". Selon cette dernière, elles représentent "de véritables commerces de proximité dans des zones désertifiées, elles apportent également une réponse aux besoins de mobilité des populations dont une majeure partie n’a pas accès aux transports en commun".
S’inscrire dans le plan de relance
Ainsi, le CNPA rappelle que son plan de relance pour l’ensemble de la filière automobile baptisé "Plan de relance rapide et responsable -R3" contient un ensemble de mesures qui seront proposées au gouvernement pour soutenir le "maillage territorial des zones rurales en stations-services".
Et l’organisation professionnelle vient d’alerter par courrier le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires. Elle y présente ses solutions pour préserver ce réseau qui constitue "non pas un frein, mais l’une des solutions à l’enjeu de la transition énergétique, qui doit passer par un aménagement territorial équilibré des points d’avitaillement en énergies".
Bénéficier du fonds de solidarité
De son côté, la FNA, qui partage le même point de vue, et sensibilise régulièrement les pouvoirs publics à la désertification de la distribution de carburant en France, vient de proposer trois mesures immédiates pour aider les entreprises fragilisées.
En premier lieu, le syndicat appelle de ses vœux un fonds de solidarité dédié. Il explique que ces entreprises sont éligibles au fonds de solidarité mais que le critère du chiffre d’affaires est trop bas. "Il conviendrait de leur appliquer un chiffre d’affaires hors TICPE de 1 millions d’euros". Ce dernier demande également à ce que les livraisons de carburants ne puissent être refusées en raison d’impayés imputables à la crise sanitaire. Enfin, la FNA sollicite un engagement de l’Etat en faveur de la réactivation du Fisac (Fonds d’intervention pour la sauvegarde de l’artisanat et du commerce, ndlr).
"Les équipes du Fisac ont une vraie expertise de ce métier, ayant déjà assumé la liquidation du CPDC, le seul fonds exclusivement dédié aux stations traditionnelles, et, elles pourraient, aux côtés des organisations professionnelles représentatives, subventionner des travaux de diversification (bornes de recharge, espace d’autopartage, E85 ….) ou de mises aux normes environnementales voire de sécurité, rendues insoutenables du fait de cette crise", conclut la FNA.