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REPORTAGE VIDÉO - Lecoq, carrosserie de pointe pour véhicules d'exception

Publié le 10 février 2025
Par Nicolas Girault
3 min de lecture
Spécialiste de la réparation et de la restauration de véhicules d'exception, la carrosserie Lecoq de Bezons (95) conjugue tradition et modernité. Avec des équipements de pointe et un savoir-faire unique, ses carrossiers réparent Aston Martin, Ferrari, Panhard Levassor et autres Lamborghini… Visite guidée de ce temple de l'artisanat et de la haute technicité.


Aston Martin DB5, Ferrari Dino, Panhard Levassor, Lamborghini…  Un simple tour dans les ateliers de Bezons (95) fait tourner la tête de tous les amateurs de véhicules de prestige et anciens. Mais les locaux et équipements de la carrosserie Lecoq font également sensation auprès des connaisseurs de la réparation automobile. Les réparateurs bénéficient de grands espaces pour travailler, ainsi que d'équipements modernes et ergonomiques.

En effet, sur un site de 11 000 m2 quatre vastes ateliers s'étendent sur 5 000 m2. À l'intérieur, le plus petit est dédié à la mécanique. Il s'agit d'un point service aux couleurs de Ferrari, reprenant toutes les exigences de la marque. Deux autres sont respectivement consacrés à la réparation des véhicules modernes et à la restauration. Sur les 750 m2 réservés à cette dernière activité, une partie est dédiée aux travaux de formage. Des tôles d'acier attendent d'être transformées en éléments de carrosserie, à côté d'outils inhabituels dans les carrosseries actuelles.

Atelier de pointe

Tandis que dans la partie consacrée aux véhicules modernes, on retrouve une impressionnante collection de marbres. Il s'agit de bancs de redressage Celette, BlackHawk (modèle Shark) et Carbench (Octopus), attachés à des marques de véhicules spécifiques. Certains sont installés en zone Atex, logiquement aménagée pour traiter les travaux sur l'aluminium.

Plus loin, un vaste atelier est réservé aux travaux de peinture. Ses 1 100 m2 accueillent notamment deux cabines de peinture transversales (de marque Omia) dotées de ponts élévateurs. Mais avant d'y entrer, les véhicules y sont traités dans des aires de préparation. Certaines sont équipées de systèmes de séchage infrarouge. Deux tunnels de finitions ont été réalisés sur mesure pour peaufiner les retouches sur les véhicules d'exception.

Malgré l'importance de ces équipements, "nous restons un atelier de carrosserie, il y a donc peu de différences structurelles ou de gestion entre ces deux types d'entreprise", explique Thomas Alunni. Et le responsable de la marque Lecoq sait de quoi il parle. En effet, cette célèbre carrosserie lancée en 1963 a été reprise par son père Max Alunni en 2006. Celui-ci l'avait alors intégré au groupe Albax – carrosseries plus classiques sur la Côte d'Azur et en Île-de-France.

Gestion de sinistre au cordeau

Le dirigeant modernise l'outil de travail de cet atelier à l'occasion de son déménagement en 2011. La carrosserie quitte alors Saint-Ouen (93) pour Bezons. Il s'installe dans les vastes ateliers. Outre les équipements déjà évoqués, ces murs offrent de grands espaces aux réparateurs pour circuler autour des véhicules à réparer.

À première vue, il n'existe effectivement pas de grande différence entre cette usine de réparation artisanale immaculée et quelques rares autres grandes carrosseries rationnalisées et aseptisées. Si l'on fait abstraction du recours au formage, on pourrait être chez un autre grand carrossier… Mais ce qui fait véritablement la différence est l'environnement autour des dossiers de sinistres qui y sont traités.

"En comparaison, les coûts moyens au sein du réseau Albax oscillent autour de 1 900 à 2 000 euros. Alors que chez Lecoq, nous sommes plutôt entre 3 000 et 5 000 euros, selon les cycles d'activités", souligne Thomas Alunni. À ces tarifs, la gestion doit être rigoureuse afin de gagner de l'argent sur chaque chantier. Une erreur d'appréciation peut transformer un chantier en gouffre financier.

Investir dans la formation et le matériel

Aussi, "nous entrons dans des spécificités de gestion de dossier plus longues et plus techniques, explique Thomas Alunni. Nous devons entrer plus en profondeur dans des dossiers plus détaillés, réclamant plus de temps et d'inertie, avec des montants de réparation plus importants. Les chaînes de validation sont donc plus lourdes".

Dans l'atelier, le carrossier s'arrête à côté d'une Ferrari 250 GT Lusso sévèrement cassée. "Entre l'arrivée du véhicule et le rapport d'expert, il a fallu huit mois et ça a nécessité pour nous 200 heures de travail administratif, avec un peu de démontage et de travail technique, pour réaliser un devis et le faire accepter par toutes les parties", précise-t-il. Cet exemple illustre que si les tarifs affichés sont importants, les coûts de réparation le sont aussi pour le réparateur.

Mais pour maintenir son savoir-faire, le carrossier doit constamment investir. Ainsi, il envoie régulièrement ses techniciens en formation pour apprendre les dernières techniques de réparation. Le carrossier investit aussi constamment dans leurs outils de travail. Raison pour laquelle les jeunes carrossiers passionnés se bousculent à ses portes pour intégrer la grande famille des réparateurs Lecoq et y apprendre leur métier… Et c'est peut-être là l'ultime luxe de ce réparateur, qui ignore en grande partie la pénurie de main-d'œuvre.

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