S'abonner
Carrosserie

16 000 jeunes en renfort pour les carrosseries ?

Publié le 28 février 2024
Par Nicolas Girault
3 min de lecture
Les formations à la réparation de carrosserie, peinture et vitrage comptent près de 16 000 jeunes depuis la rentrée 2023, dont environ 5 % de femmes. Mais l'ANFA précise que cet effectif en hausse ne répondra pas à lui seul au manque de main-d’œuvre qualifiée chez les carrossiers.
ANFA Féminisation des peintres en carrosserie
Sur les 3 500 jeunes femmes en formation aux métiers de l'automobile en 2023, 920 apprennent le métier de peintre. Leur nombre a ainsi presque doublé en deux ans. ©ANFA

Les lycées et centres de formation professionnels de la filière carrosserie accueillent près de 16 000 jeunes depuis la rentrée 2023. D’après les observations de l’ANFA, ces carrossiers, peintres et réparateurs de vitrage représentent 22 % des effectifs de lycéens et d'apprentis destinés à l’automobile.

Ces effectifs sont aussi ceux qui se féminisent le plus vite depuis deux ans. La part des femmes dans les formations à la peinture est ainsi passée de 3,7 à 5,8 % entre 2021 et 2023. Toutefois, tous ces jeunes ne rejoindront pas immédiatement les ateliers. En effet, certains choisiront de poursuivre leurs études et d’autres privilégieront finalement une autre voie.

Deux fois plus d'apprentis qu'en 2017

Face à eux, l'organisme de formation observe que les carrossiers (comme les autres professions des services de l'automobile) plébiscitent la voie de l'alternance pour recruter leurs salariés. Celle-ci garantirait une meilleure acquisition des "gestes professionnels". Parallèlement, ils valorisent les candidats ayant acquis la double compétence de carrossier et de peintre. Ainsi, le détenteur d'un CAP peinture et d'un CAP réparation des carrosserie (en alternance ou en statut scolaire) bénéficie des mêmes taux d'insertion professionnelle que le titulaire d'un Bac Pro.

ANFA Diplomés 2023 carrosserie et peinture

Du CAP au Bac Pro 2023, que deviennent les jeunes diplômés en carrosserie et peinture ? ©ANFA

Logiquement, l’un des points marquants dans l’enseignement de ces métiers est donc la part croissante d’alternants. Ainsi, plus de sept jeunes sur dix ont opté pour ce mode d’apprentissage prisé des carrossiers. Soit le double d’effectif par rapport à 2017. Cette tendance encourage 75 % des CAP de carrosserie à emprunter cette voie. Au total, ce sont 1 435 apprentis et 491 lycéens qui ont trouvé un emploi dans les ateliers en 2023.

Le taux d'insertion des jeunes dans les entreprises progresse d'un à deux points pour tous les niveaux, du CAP au Bac Pro. Ainsi, parmi les carrossiers bacheliers entrant sur le marché du travail, 76 % trouvent un emploi en carrosserie dans les six mois suivants. Chez les apprentis peintres, ils sont 69 % à se faire embaucher sur la même période – soit un taux en hausse de 2 % par rapport à 2022.

Près de 800 jeunes perdus

Parallèlement, les certifications de branches fédèrent 1 100 jeunes (dont 350 en vitrage), 6 200 autres restent sous statut scolaire. Parmi ces derniers, 62 % suivent leur formation jusqu’au Bac professionnel. Alors que les alternants ont beaucoup moins tendance à poursuivre leurs études jusqu'à ce niveau. Mais pour faciliter leur insertion, plus d'un sur dix passe du statut scolaire à l'apprentissage en cours de formation.

À lire aussi : Quelles seront les répercussions de l'électrification du parc automobile sur les emplois de la maintenance ?

Bémol : dans les lycées, 10 % des jeunes abandonnent leur formation en cours d’année. Tandis que 20 % d’entre eux ne parviennent pas à obtenir leur diplôme en trois ans. L’ANFA explique ce phénomène par le fait que 46 % d’entre eux n’ont pas placé cette filière dans leur premier choix. Néanmoins, 37 % d'entre eux ont trouvé un emploi à la sortie du lycée l'an dernier – soit l'équivalent des résultats de 2019 et +3 % par rapport à 2022.

Sur 1 900 jeunes inscrits au Bac Pro…

  • 1 300 lycéens et 600 apprentis se sont inscrits en 2021-2022 pour préparer leur baccalauréat professionnel Réparation des carrosseries. Parmi eux :
  • 500 s’insèrent dans l’emploi dans les six mois suivant l'obtention de leur diplôme,
  • 370 d’entre eux ne sont pas parvenus jusqu’à l’obtention du diplôme en 2023,
  • 180 ont abandonné entre la première et la terminale,
  • 800 poursuivent leurs études après le bac (dont seule une minorité reste dans la filière carrosserie en s'inscrivant à un CAP).

Parmi les bacheliers, 46 % des apprentis choisissent de poursuivre leurs études. Pourtant, il n'existe pas de diplôme de carrosserie post-bac. Une minorité de ces 800 jeunes s’inscrit donc en CAP Peinture et en TFP Carrossier-Peintre. Cependant, la majorité d'entre eux quitte la filière réparation automobile en se réorientant ailleurs… Ce phénomène est l'un des facteurs – parmi d'autres – de l'actuelle pénurie de main-d'œuvre dans les ateliers.

À lire aussi : L’ANFA met l’IA au service de la formation

Or, le taux de poursuite d’études a progressé de trois points en 2023. Les détenteurs du Bac pro Réparation des carrosseries étaient ainsi 5 % plus nombreux à faire ce choix et les CAP Peinture +6 %... Les nouveaux arrivants dans les carrosseries font donc du bien aux professionnels. Mais, ils restent pour l'instant insuffisants pour résoudre la pénurie générale de main-d'œuvre.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle