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Carrosserie

AkzoNobel se muscle pour transformer la carrosserie

Publié le 24 avril 2024
Par Nicolas Girault
4 min de lecture
La filiale du fabricant néerlandais de peinture renforce son organisation. À travers une stratégie axée sur l'innovation, la qualité et la durabilité, AkzoNobel France entend élargir son influence sur l'ensemble du territoire, offrant des solutions complètes et responsables à ses clients.
Pascal André AkzoNobel
Pascal André, directeur de l’activité Vehicle Refinishes d’AkzoNobel France ©AkzoNobel

AkzoNobel veut encore grandir en France sur le marché de la carrosserie. Profitant d'une dynamique positive, le fabricant de peinture ne cache plus ses ambitions dans l'Hexagone où il entend élargir son périmètre.

"En France, nous occupons pour l'instant une place de challenger sur le marché de la réparation si nous prenons le marché au global (réparateurs indépendants et réseaux constructeurs). Notre position est nettement plus haute si nous regardons uniquement les indépendants, ce qui a été notre principal focus ces dernières années. Nous souhaitons à présent devenir beaucoup plus ambitieux en nous développant sur ce segment des constructeurs et ainsi devenir un leader du marché", annonce Pascal André, directeur de l’activité Vehicle Refinishes d’AkzoNobel France.

Le dirigeant précise que partout en Europe, les marques du groupe (Sikkens, Lesonal et autres non commercialisées dans l’Hexagone) sont aussi en position de challengers et disposent des mêmes ambitions de développement. A cette fin, le groupe a procédé à de nombreux recrutements et a opté pour organisation plus adaptée au marché

Aujourd'hui, AkzoNobel se concentre essentiellement sur les marchés de la peinture automobile, industrielle et décorative. L'industriel a abandonné ses dernières activités chimiques depuis 2018. L’ensemble de ses marques totalise un chiffre d’affaires mondial de 10,7 milliards d'euros. Elles emploient 35 200 salariés sur 144 sites. Dans le domaine automobile, ses marques dédiées se sont également retirées du marché de la première monte – excepté chez certains équipementiers, comme OPmobility (ex-Plastic Omnium).

AkzoNobel veut accélérer ses ventes en direct

En France, la filiale s'appuie sur une équipe spécifique pour séduire les professionnels de l'automobile. Sous l'impulsion de Pascal André, elle a été structurée en quatre services : les ventes directes et indirectes, le  développement commercial et la direction technique. Ce qui représente, au total, 21 commerciaux et techniciens.

Cette organisation permet au groupe de servir ses clients, majoritairement des distributeurs, à partir de l’usine de Sassenheim (Pays-Bas). "90 % de nos ventes sont générés par les distributeurs des groupements Alliance Automotive Group, Autodistribution et Centaure. Les 10 % restants sont directement affectés à des groupes de concessionnaires et de carrosseries facturés directement par AkzoNobel", explique Pascal André.

Le responsable précise vouloir aujourd'hui développer les ventes directes. "Nous avons un historique très faible avec les constructeurs, raison pour laquelle nous avons mis en place quatre postes - deux responsables commerciaux régionaux appuyés par deux conseillers techniques - à cette fin." Sur le front de la distribution indépendante, AkzoNobel veut redynamiser son réseau et ses partenariats, en renforçant ses positions dans certaines régions.

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Côté produits, la groupe compte entièrement compléter sa gamme Optima d'ici à la fin de 2024. L'apprêt à séchage rapide lancé au printemps 2023 est désormais complété par un mastic séchant aux UV. Tandis qu'une gamme de bases ultraconcentrées est attendue cet automne.

Des audits pour appuyer les carrossiers

Ces produits sont accompagnés de services complets : support technique, assistance colorimétrique, machine automatique et outils digitaux d’optimisation d’atelier et de performance. Côté gestion, l'outil Carbeat propose aux réparateurs de planifier et d'optimiser leur production. Ce qui permettrait d'économiser jusqu'à 20 % du temps d'immobilisation des véhicules en guidant les flux de l'atelier. Pour l'instant, seule une trentaine de carrossiers français l'exploitent. Cet outil sera accessible aux réparateurs partenaires dans quelques semaines via leur compte personnalisé sur la nouvelle plateforme en ligne Refinish+, regroupant toutes les applications d’AkzoNobel.

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"Pour le déploiement de nos services, nous nous appuyons sur cinq personnes. Celles-ci effectuent des audits et conseillent les carrossiers", précise le directeur de l’activité Vehicle Refinishes d’AkzoNobel France. Audits financiers, d'équipements, de produits, d'organisation et de process, ainsi que du potentiel de productivité de l'entreprise... leur expertise est globale. "La peinture représente 8 % du chiffre d'affaires des carrossiers. Mais nos services impactent toutes les activités de l'atelier." Cet appui bénéficie déjà en grande partie aux membres du réseau Acoat Selected, mais pas seulement.

Agir sur toute la chaîne de valeur

Pour renforcer son support aux carrossiers, le fabricant ouvrira en septembre prochain un nouveau centre de formation à son siège de Montataire (60). Équipé d'une cabine de peinture électrique, il devrait notamment permettre au groupe de former ses partenaires dans l’environnement d’une carrosserie moderne, en prenant notamment de l’avance sur son objectif "zéro émission" à partir de 2026.

Précisément, la RSE (responsabilité sociale et environnementale) représente désormais un axe majeur de la stratégie mondiale du groupe. AkzoNobel s’est fixé quatre objectifs à l’horizon 2030. L'industriel compte réduire de 50 % les émissions de CO2 de ses activités internes, consacrer la moitié de son chiffre d’affaires au développement durable, contribuer à la formation (dans des domaines très divers) de 100 000 personnes dans le monde et recycler 100 % de ses déchets. Enfin, le groupe s’attache aussi au bien-être de ses propres employés.

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Dans ce domaine, le fournisseur néerlandais veut aussi orienter son offre en conséquence pour accompagner ses partenaires dans la réduction de leurs émissions de carbone. "Notre scope ne représente que 2 % des émissions de CO2 dans l'ensemble de la chaîne de valeurs. Notre responsabilité est surtout d’accompagner nos clients pour réduire leur empreinte carbone via des produits éco-premiums et des outils pour les aider à mesurer et piloter leurs émissions, et ce grâce au support de nos équipes sur le terrain pour accompagner au plus près nos partenaires", insiste Pascal André.

Le fabricant espère ainsi s'assurer que l'emploi de ses produits est optimisé. Grâce à cette stratégie, AkzoNobel confirme ses ambitions de réduire jusqu’à 50% ses émissions de CO2 sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la fabrication jusqu’à l’utilisation de ses produits par les utilisateurs.

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