Vitrage automobile : pour la FNA, les assureurs ne sont pas des "policiers"
Alors que les articles de presse généraliste sur les abus de réparateurs de bris de glace automobiles non agréés par les assurances se multiplient, la FNA réagit. Le syndicat de réparateurs dénonce "l’appropriation par les sociétés d’assurance d’un pouvoir de police économique qui relève de la compétence des autorités".
Surtout, la fédération accuse à son tour les assureurs de commettre des abus dans le domaine du vitrage. Elle affirme que leur offensive médiatique contre ces dérives observées chez certains poseurs de vitrages vise à remettre en cause le libre choix du réparateur.
Refus des expertises de terrain
"Ce sujet est en réalité une habile manière de faire accepter des pratiques assurantielles qui ne sont plus tolérables si rien n’est fait", affirme Marie-Françoise Berrodier, présidente de la branche carrosserie de la FNA. Elle poursuit en exposant concrètement la situation sur le terrain.
"A la déclaration d’un bris de glace, les carrossiers, principalement non agréés, se voient opposer une procédure nationale bien rodée, partagée par plusieurs compagnies d’assurance qui consiste à imposer un taux horaire unique et uniforme sur l’ensemble du territoire quel que soit le véhicule pris en charge".
Ainsi, ces assureurs ne respecteraient pas le libre choix des professionnels de fixer leurs tarifs. Mais en plus, ils ne tiendraient pas compte des disparités régionales de prix. Par ailleurs, l'organisation affirme également que les assurances refuseraient "systématiquement" les expertises de terrain. Le débat contradictoire entre expert et réparateur permettrait pourtant de lutter efficacement contre les abus dénoncés…
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À la fin, "le coûte que coûte moins cher ainsi prôné [par les assurances] détruit nos entreprises, nos emplois, nos investissements, et ne se traduit pas, de surcroît, par une baisse des primes d'assurance, mais par davantage de profitabilité pour les assureurs.", affirme Aliou Sow, directeur général de la FNA. Cela, au détriment des assurés et réparateurs. Les premiers ne se verraient pas remboursés au-delà de certains plafonds "fixés arbitrairement". Tandis que les autres – lorsqu'ils sont agréés – consentiraient d'importantes remises sur leurs tarifs de main-d'œuvre et de pièces. Cela, sans engagement de volume de la part des assurances. Aussi, Aliou Sow interroge : "À quand de véritables rapports gagnant-gagnant pour toutes les parties ?" La FNA invite donc ses homologues (FFC et Mobilians) à s'unir en intersyndicale pour défendre les réparateurs contre ces dérives assurantielles.