Breteault a revu sa copie pour se recentrer sur son cœur de métier

Réorganisation logistique, vente d'agence et changement à la direction… Ça bouge chez Breteault ! L'entreprise cofondatrice du groupement Centaure en 1984 s'est entièrement réorganisée en trois ans, sous l'impulsion de son président Guillaume Leduc, successeur de son père Didier Leduc en 2018. À la suite de la crise Covid, la société a abandonné une partie de son activité dédiée au bâtiment pour se concentrer sur la carrosserie et l'industrie.
Nous avons basculé vers un modèle de plateformeannonce Guillaume Leduc.
Elle a fermé plusieurs sites, en conservant la même zone de chalandise. Ses agences d'Orléans (45) et d'Eure-et-Loir ont été cédées à un réseau de peinture décorative. Raison pour laquelle son chiffre d'affaires a baissé de 18 % en 2024 (10,7 millions d'euros).
Organisation resserrée et spécialisée
"Pour gérer notre zone de chalandise, nous avons basculé vers un modèle de plateforme. Mais nous répondons toujours en local aux besoins de services de nos clients", annonce Guillaume Leduc. Un vrai bouleversement pour ce groupe qui a compté jusqu'à dix comptoirs en 2021, couvrant la Normandie, la Bretagne, les Pays de la Loire, jusqu'à la région Centre.
Désormais, il ne compte plus que trois agences, dont Mouen (14) et La Ferté-Bernard (72) – cette dernière étant dédiée au bâtiment. Ces sites sont appuyés par sa plateforme logistique associée à un comptoir, à son siège de Sargé-lès-le-Mans (72), capable de livrer dans toute la France en J+1.
L'optimisation par Breteault de sa plateforme logistique permet au distributeur d'approvisionner les carrossiers dans tout le Grand Ouest de la France. ©Breteault
Mais évidemment, pas question d'empiéter sur les territoires de ses partenaires du réseau Centaure. D'ailleurs, Guillaume Leduc insiste : "Nous n'avons pas vocation à passer entièrement sur Internet. Ce modèle ne fait pas partie de nos valeurs, basées sur la proximité et le terrain." Les pure players restent selon lui des concurrents à surveiller de près, notamment pour éviter l'érosion des volumes.
L'entreprise s'appuie sur une équipe de 36 salariés, qui approvisionnent quelque 250 machines de peinture dans le Grand Ouest, jusqu'à Orléans. Pour assurer le suivi technique et commercial, six commerciaux et quatre techniciens accompagnent au quotidien les ateliers.
"La centralisation de notre logistique a permis de réduire notre stock en valeur, mais pas en quantité. Nous sommes même mieux achalandés. Par exemple, nous avons réduit le stock des teintes de base à faible rotation et avons ajusté celui des références les plus courantes", explique Guillaume Leduc. Résultat : la valeur du stock est passée de 3,6 millions d'euros fin 2023 à 2,4 millions début 2025.
Soirées techniques et formations
Dans le même temps, Breteault a mis un terme à son activité de distribution de pièces. "Nous avons essayé de nous diversifier, notamment sur notre site du Petit-Quevilly (76) à partir de 2015. Mais nous ne sommes pas parvenus à créer une synergie entre les pièces et la peinture." Ce changement stratégique a modifié sa gouvernance. À la direction, Sonia Leduc a pris la suite de l'ancien associé, orienté vers la rechange. Après une séparation en bonne entente, "désormais, nous nous concentrons chacun sur nos métiers respectifs."
Breteault accompagne donc la distribution des produits Akilak (MDD du groupement Centaure), Lesonal et Sikkens (AkzoNobel), Sinnek (Besa) et Standox (Axalta). "Nous ne privilégions aucune marque. Tout dépend du profil du client, de ses besoins en logiciels, en technicité ou en rapidité d'exécution. Le choix est guidé par l'usage, non par la marque. Ce sont les exigences du carrossier ou de l'industriel qui dictent la solution", précise le dirigeant.
L'entreprise accompagne aussi une cinquantaine de carrossiers du réseau Autoneo. Elle leur propose régulièrement des soirées techniques locales et met l'accent sur la formation. Son centre dédié, ouvert en 2016, est aujourd'hui certifié Qualiopi. Une proximité renforcée qui devrait, selon Guillaume Leduc, porter ses fruits dans les années à venir.