Carton plein pour Carflex
Parmi les plus de 60 carrossiers venus assister à Innovaflex 2021, le 25 novembre 2021, sur le circuit de Saint-Laurent-de-Mure (69), la moitié n’était pas membres de Carflex (bientôt 70 adhérents). A leurs côtés, 28 partenaires sont venus présenter leurs équipements et services testés par le réseau. "Nous sommes fiers d’avoir réussi à mobiliser des chefs d’entreprise en semaine et après Equip Auto On Tour. Notre objectif reste de rompre l’isolement de ces carrossiers et de leur présenter du matériel et des services pour les aider", affirme Pierre Métiffiot, président de Carflex. Le concept semble séduire puisque de nombreux visiteurs n'avaient pas hésité à faire de la route depuis Lille (59) et Perpignan (66)…
Les carrossiers présents ont d’abord assisté à une conférence-débat autour des problématiques actuelles de l’après-vente en général et de la réparation-collision en particulier. L’analyse "PESTEL" (politique, économique, sociologique, technologique, environnemental et légal) se penchait notamment sur les évolutions du parc roulant, l’électrification des véhicules, l’essor de la location longue durée, la captation digitale des automobilistes par les concessionnaires, etc. "De chaque contrainte, nous tirons des opportunités", insiste Matthieu Rochegude, secrétaire général du réseau.
Comparatif de peintures en cours
Dans l'assistance, l'un des nouveaux participants explique être venu pour faire connaissance avec le groupement qui a récemment invité fabricants de peinture et distributeurs à résoudre les problèmes provoqués par la hausse massive des prix. Cette actualité brûlante a d'ailleurs fait partie des sujets abordé lors de cette rencontre. Si l'invitation au dialogue a finalement été ignorée par la majorité des partenaires conviés, Carflex affirme ne pas avoir dit son dernier mot sur le sujet.
En effet, le réseau s'est lancé dans des essais comparatifs – encore en cours – sur les principales marques de peinture. "Nous sommes libres et considérons aucun sujet comme étant tabou. Nous avons donc lancé ces tests sur tous les paramètres à prendre en compte pour choisir une marque de peinture : technique, économie, etc.", explique Pierre Métiffiot. Il précise que le sujet est particulièrement important à l'heure où la hausse du prix des produits de peinture est sans précédent. "Ce problème reste incontournable cette année. Nous étudions donc ces problématiques en tout bonne fois ". Verdict d'ici au début de l'année prochaine…
A la suite de cette parenthèse militante, les nouveaux venus ont pu appréhender la méthodologie du réseau, désormais résumée dans un nouvel acronyme : IMOV pour "innover, massifier, organiser et valoriser". Et ce, dans le cadre des valeurs défendues par le réseau : solidarité entre carrossiers, responsabilité vis-à-vis du client, fierté du métier, optimisme, volonté et respect. Concrètement, cela débute avec les multiples échanges informels – autour d’un verre et sur les stands – entre réparateurs. Chacun y raconte problèmes rencontrés (avec les apporteurs d’affaires, les distributeurs, les clients, les salariés, etc.) et solutions trouvées. Les plus expérimentés apportent leur recul sur certains sujets.
Produits, DMS et cobotique
Côté pratique pour les carrosseries, sous les deux tentes installées en bord de circuit, tous ont pu découvrir les nouveautés expérimentées et approuvées par une poignée de membres du réseau. A côté de la nouvelle gamme ForTheBodyShops (d’Aniel Marketplace), ils ont pu examiner les produits de la MDD de para-peinture de Maurer (distributeur Precisium à Clermont-Ferrand). Autel et Hella-Gutmann ont exposé leurs outils de recalibrage Adas. Plus loin, Rimax a présenté son système de réparation-rénovation de jantes.
De son côté, Carflex a montré aux visiteurs les derniers développements de son DMS MyCarflex. Vers la fin de l’année, il permettra la réception active (sur tablette) des véhicules en atelier, avec gestion des ordres de réparation, des véhicules de remplacement, signature digitale, etc. Tandis que le réseau présentait aussi un cobot, adapté au ponçage ou au lustrage de véhicule. Pour l’instant très coûteux (25 000 € le bras robotisé), cet outil pourrait un jour libérer les techniciens de leurs tâches les plus ingrates, à moindre valeur ajoutée, pour doper leur productivité…
Militantisme de Carflex
A les entendre, membres du réseau et carrossiers intéressés pour les rejoindre ont été conquis par ce salon. Une bonne nouvelle pour Carflex qui veut poursuivre l'extension de son maillage. "Nous recrutons toujours, avec pour objectif de dépasser les 100 adhérents d’ici à deux ans", annonce Pierre Métiffiot. "En nous développant, nous amorçons un cercle vertueux : il est possible de massifier d’avantage nos achats et de développer davantage de services", complète Matthieu Rochegude. Pour s’en donner les moyens, le réseau emploie désormais trois salariés permanent. Essentiellement implanté dans la moitié est de la France (de Lille à Montpellier), il veut aussi s’étendre au reste du territoire. Le groupement compte déjà plusieurs candidats en Bretagne et dans le Sud-Ouest, qui pourraient le rejoindre prochainement.
De retour dans ses terres d’origines, cette troisième édition d’Innovaflex – après Lyon en 2017 et Lille en 2019 – aura donc été une réussite. Les réparateurs se sont rendus au rendez-vous en semaine, moins d'un mois après l'édition lyonnaise d'Equip Auto On Tour. L'évènement a vraisemblablement bénéficié du désir des carrossiers de se retrouver après les périodes d’isolement de la crise sanitaire… Mais aussi de l’intervention récente de Carflex dans les débats publics sur les difficultés des carrossiers. Et la poursuite de cette action de défense de leurs intérêts – suivant un angle inédit, tant du côté des réseaux que des syndicats professionnels – pourrait améliorer encore la notoriété et l’attrait des réparateurs pour Carflex... Qu'ils soient déjà membre d’un autre réseau ou pas.