Destock Garages recycle la carrosserie
La start-up vendéenne rachète les découpes de pièces de carrosserie destinées à être jetées, avant de les revendre à prix cassés aux ateliers. Destock Garages continue d'étendre ses références disponibles et cherche à grandir.
Alain Brelé (à gauche), faisait participer sa start-up Destock Garages à son tout premier salon en juin dernier, lors d'Innovaflex. ©J2R
Après l'installation, il est temps de penser à l'expansion. Depuis 6 ans, Alain Brelé dirige Destock Garages. Cet ancien carrossier-peintre a quitté son atelier pour créer cette place de marché, qu'il préfère appeler "start-up innovante". Innovante car, comme il l'affirme, "ce concept n'existait pas".
Optimisation des coûts
L'origine de Destock Garages part pourtant d'une simple observation : "Quand un client se présente avec un choc sur son véhicule, l'expert recommande généralement l'achat d'une pièce neuve. Sur celle-ci, la partie nécessaire est découpée, et le reste est jeté." Un gâchis financier, en plus d'une absurdité écologique.
La start-up s'occupe donc de racheter ces parties de pièces destinées à la benne et de les revendre. Pour une pièce complète, le prix de vente est réduit de moitié par rapport au prix constructeur. Pour un élément partiel, la tarif peut être divisé par trois ou quatre. "Nous proposons des pièces de toutes les marques. Il y a vraiment tout ce que l'on retrouve en atelier, affirme Alain Brelé. Le carrossier commande au plus près de ses besoins pour réparer le véhicule, optimisant ainsi ses coûts." Seul le professionnel peut commander sur le site : son numéro de Siret est requis. La place de marché ne se destine pas au particulier voulant bricoler sur son véhicule.
Destock Garages en croissance continue
Le dirigeant a mûri cette idée pendant dix ans avant de se lancer. "Tous les carrossiers ont déjà pensé à faire cela, mais tous manquent de temps", estime-t-il. Basée en Vendée, l'équipe de Destock Garages s'appuie sur deux personnes. "Il a d'abord fallu se faire connaître, créer l'offre et la demande", se souvient Alain Brelé.
Aujourd'hui, la plateforme compte près d'un millier de clients et réalise une croissance de 30 % chaque année. Une dynamique qui pourrait se poursuivre puisque le manque de pièces de carrosserie qui pénalise actuellement les constructeurs et leurs réseaux peut jouer en sa faveur...
Alain Brelé aimerait pouvoir tripler sa capacité de stockage en déménageant. ©Destock Garages
"Notre client final est aussi notre fournisseur", rappelle le dirigeant. En effet, les pièces sont achetées à des carrossiers, partenaires locaux. Ce sont souvent des ateliers qui n'ont pas jeté ces pièces découpées, mais sans les référencer et donc sans état de stock précis. Ce travail est donc important pour Destock Garages, qui compte pas moins de 1 500 références en stock. Pas suffisant selon Alain Brelé, qui espère un déménagement prochain pour tripler sa capacité de stockage. "Nous voulons étoffer notre stock avec plus de pièces. Nous aimerions proposer des ailes arrière de 5008, des bas de caisse de Clio 4, des pièces de collection difficilement trouvables, etc." liste-t-il.
L'heure de la reconnaissance
Destock Garages assure une livraison dans toute la France en moins de 48 heures quand la pièce recherchée est disponible. Le stock est d'ailleurs accessible en temps réel sur le site : la pièce disponible, son prix, des photos et toutes les références nécessaires.
Les 20 et 21 juin 2023, Destock Garages participait à son tout premier salon, Innovaflex, organisé par Carflex, avec qui Alain Brelé échange depuis 2022. "Nous avons senti l'engouement des gens, les retours étaient positifs. Les choses évoluent dans le bon sens", se réjouit le dirigeant. Avant de conclure, sur les éventuels envieux qu'il pourrait faire : "Si je suis copié, c'est que l'idée est bonne. Le cas échéant, il nous faudra garder notre longueur d'avance et rester experts dans ce que l'on fait."
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