France Débosselage scanne les véhicules sans erreur

L'entreprise de dégrêlage frappe fort avec son scanner de carrosserie, révélé en septembre dernier. Il est actuellement présenté à Equip Auto, jusqu'au 18 octobre 2025. Pourtant, en réalité, France Débosselage n'a rien inventé avec Milan. Son tour de force est d'avoir adapté à la carrosserie une technologie existante dans les domaines de l'aéronautique, du bâtiment et du nucléaire. En effet, son système repose sur un laser au lieu de photos, comme c'est habituellement le cas sur les portiques utilisés par les débosseleurs, pour modéliser en 3D les dommages sur les carrosseries.
Précision inégalée
À la différence de la concurrence, "il n'enregistre absolument aucune erreur, affirme Frédéric Lesure, codirigeant de France Débosselage. Ce scanner est aussi utilisé pour détecter les fissures dans les réacteurs nucléaires. Nous pouvons donc atteindre un niveau de détail au-delà de la peau d'orange de la peinture".
Mais le débosseleur sans peinture ne réclame pas autant de précision. Celle du Milan est suffisante pour effacer tout risque d'erreur. En comparaison, "nous avons testé plusieurs marques de scanners du marché, témoigne un expert automobile en visite sur le stand. Le meilleur d'entre eux atteint environ 20 % d'erreurs. Par ailleurs, si on scanne trois fois un véhicule, il nous donnera trois nombres de bosses différents".
De simples gouttes peuvent par exemple générer des faux positifs. Le scanner laser, lui, enregistre bien un léger relief mais traduit un relevé précis de la nature des impacts sur la tôle, comme ici de l'eau, et ne se trompe pas sur le nombre exact de bosses.
Accélération de la gestion des sinistres
Le fichier est ensuite envoyé à l'expert pour chiffrer le sinistre et nourrir le débat contradictoire avec le réparateur. Désormais, ces deux parties ne se disputent plus sur le nombre de bosses. Par ailleurs, les fichiers sont envoyés à des experts à distance. Ceux-ci peuvent observer les dommages sur leurs écrans ou dans des casques de réalité virtuelle – en démonstration sur le stand. Ils examinent alors le véhicule comme s'ils étaient devant.
"Cela permet de maintenir un seul expert automobile sur le site de débosselage, assisté par une dizaine d'autres sur des plateformes d'expertise à travers la France, observe Jean-Marc Talouarn, chargé de grands comptes de la Maif. Cette organisation permet d'accélérer la prise en charge des véhicules et améliore donc l'expérience de nos clients".
Sa mutuelle d'assurance teste le scanner de France Débosselage sur sa plateforme éphémère de Villebon-sur-Yvette (91) depuis plusieurs mois. Cette expérimentation confirme qu'avec le scanner, "l'opérateur scanne le véhicule en trois ou quatre minutes. Alors que les experts en passent généralement une dizaine à tourner autour pour évaluer son état", note Frédéric Pinel, codirigeant de France Débosselage. Et plus de perte de temps à coller des dizaines de repères sur la carrosserie avant de le passer sous un portique…
Le scanner améliore donc la productivité des centres de dégrêlage, en augmentant les véhicules pris en charge. Une capacité renforcée par la mise au point d'une cabine de peinture mobile, obéissant aux normes très strictes de la spécialité. Ces deux innovations offrent un avantage concurrentiel au débosseleur.
L'entreprise ne souhaite pas pour l'instant ouvrir l'accès à ces inventions à la concurrence en France. Son scanner pourrait toutefois trouver des utilisateurs à l'étranger. Les épisodes de grêle de 2024 ont permis à ses 150 salariés de générer un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros. Cela, alors que le débosselage traditionnel (hors grêle) représente environ 27 % de son activité.