Les véhicules électriques se réparent-ils mieux que les thermiques ?
Les véhicules électriques (VE) sont-ils plus chers à réparer ? Sont-ils plus souvent classés en véhicules économiquement irréparables (VEI) ? Ce sont les questions que s'est posées l'assocation SRA avec l'aide de la FFEA (Fédération française de l'expertise automobile). Dans une récente étude, elle a observé les dossiers d'expertises collision pour les VP et VUL de moins de six ans. Verdict : il est encore difficile de distinguer de grandes tendances.
Étude à nuancer
Pour l'instant, les VE sinistrés sont assez rarement classés en tant que VEI. Seulement 2,5 % d'entre eux partent à la casse, alors que globalement environ un véhicule accidenté sur dix est concerné par cette procédure. Les différences d'architecture des deux types de motorisation pourraient fournir une première explication.
En effet, les modèles thermiques voient souvent leurs coûteux périphériques avant (radiateurs, etc.) souvent endommagés. Ceux-ci sont absents de leurs homologues électriques, dont les coûteuses batteries sont rarement endommagées. Toutefois, la FFEA souligne que "la comparaison statistique avec les véhicules thermiques n’est pas objective car ce sont des modèles récents qui conservent une certaine valeur marché ce qui les rend peu propice à un classement VEI".
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Ensuite, sur l'ensemble des coûts de réparation, les comparaisons entre les deux types de véhicules de catégorie équivalente révèlent des résultats à la fois proches et variables. Mais ici aussi, l'étude est potentiellement biaisée – de l'aveu même de ses auteurs – par les écarts de volume, d’utilisation et des tarifs de vente des modèles en fonction de leur énergie.
Disparités modèle par modèle
Cette dernière conclusion est tirée de la comparaison de 17 véhicules – dont 7 électriques – de segments équivalents. SRA observe à la fois leur coût global de réparation (par rapport à un indice moyen de base 100), celui de leurs pièces de rechange et le taux de VEI. Par exemple, la Tesla Model 3 sinistrée atteint des indices 103 pour ses coûts moyens de réparation et 64 pour celui de ses pièces. Alors que seules 0,4 % d'entre elles sont classées VEI. Face à elle, la même part des Volvo V60 II ne sont pas réparables. Quant aux coûts de ses réparations et de ses pièces, ils atteignent respectivement des indices 93 et 91. Sur le même segment, les frais de remise en état de la BMW Serie 3 VII sont nettement plus importants.
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A contrario, la comparaison entre les Nissan Pulsar et Leaf est nettement en défaveur du modèle électrique. La réparation de la première atteint un indice 93 (contre 120 pour la Leaf) et celui de ses pièces 90 (contre 138 pour le VE). On retrouve notamment ces similarités dans le comparatif entre les Peugeot e208 et 208 II. Tandis que la Renault Zoé est moins coûteuse à réparer que les modèles Clio IV et V…
Pour l'instant, il reste donc difficile de différencier globalement les coûts de la sinistralité entre les deux types de motorisation. Modèle, par modèle certains VE sont beaucoup plus coûteux à remettre en état que leurs concurrents thermiques. D'autres le sont moins. Si cette étude ne dégage pas de tendance de fond, elle écarte les idées reçues dans un sens ou dans un autre. Surtout, elle promet d'être intéressante à suivre sur le temps long.