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Carrosserie

Mobilians réclame des "garde-fous" pour l'IA en carrosserie

Publié le 3 octobre 2025
Par Nicolas Girault
2 min de lecture
L'expérience menée par Mobilians sur l'intelligence artificielle (IA) appliquée à la réparation-collision a débouché sur de premières observations. Le syndicat professionnel a relevé les points forts et les faiblesses du système et réclame de la vigilance concernant l'évaluation des dommages.
Qapter Sidexa Solera
L'emploi de l'IA pour le chiffrage (comme ici avec Qapter, de Sidexa Solera) simplifie la gestion des dossiers de sinistre. Mais en comparaison avec les yeux et les mains des experts et carrossiers, l'IA demeure encore perfectible pour évaluer certains dégâts importants. ©Solera

Mobilians délivre les premiers résultats de son étude comparative empirique sur l'emploi de l'intelligence artificielle dans les carrosseries. Ses observations lancées en juillet 2025 mettent en lumière les points faibles de l'IA – en compétition avec l'expertise humaine – dans le domaine du chiffrage. Le syndicat professionnel nuance donc l'efficacité des outils utilisés dans les carrosseries et cabinets d'expertise automobile. Cependant, il ne disqualifie pas ces technologies, mais réclame des "garde-fous".

En effet, le 8 juillet dernier, l'organisation a mené un crash-test à l’Utac sur un véhicule représentatif du parc. Celui-ci a été percuté à une vitesse réaliste. Ses dommages ont ensuite été évalués par plusieurs solutions d’IA utilisées sur le marché, ainsi que par un carrossier. Leurs résultats ont ensuite été comparés objectivement, sous le contrôle d’un commissaire de justice.

Encadrement clair exigé

Verdict : les systèmes basés sur l’IA ont tendance à sous-estimer les dommages par rapport aux évaluations effectuées par les professionnels. Les expérimentateurs l'expliquent par les limites des algorithmes, aussi perfectionnés soient-ils. En effet, la machine ne peut pas se déplacer autour du véhicule pour repérer les dommages moins visibles. Dépourvue du toucher et de l'œil humain, elle n'est pas encore aussi efficace que les spécialistes pour évaluer les dégâts sur les pièces de structure et capteurs Adas.

En conséquence, Mobilians "s'oppose à toute tentative de la part de tiers de restreindre le rôle des réparateurs ou de leur imposer des outils spécifiques, que ce soit via des clauses pour les réparateurs agréés ou des pratiques comme le chiffrage basé sur des photos prises par l’automobiliste et envoyées à l’assureur". Le syndicat demande un encadrement clair de ces outils d’IA avant leur mise en place massive dans l'évaluation des réparations.

Néanmoins, l'organisation souligne l'intérêt de l'IA dans d'autres domaines de la carrosserie. Ainsi, son arrivée progressive facilite la gestion des entreprises de réparation. Ces multiples outils simplifient les tâches opérationnelles et optimisent les flux d'atelier. Elle coordonne prise de rendez-vous et planning, gestion des stocks et approvisionnement… Sans oublier l'identification des teintes et la préparation automatisée de la peinture. Elle améliore la qualité des travaux et des prestations.

Mais dans le domaine du chiffrage, la fiabilité des outils est impérative. Toute faiblesse de l'IA peut menacer la sécurité des automobilistes. Elle entraîne alors des risques financiers et économiques pour les réparateurs et les assurés. Sans oublier les enjeux juridiques en matière de responsabilité légale pesant sur les carrossiers…

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