Pièces de réemploi : Direct Assurance veut changer la donne

La pièce réemploi (PRE) n’est plus une option : elle s’installe au cœur des stratégies des assureurs. C'est le cas chez Direct Assurance, avec plus de 16 000 véhicules assurés qui ont bénéficié d’au moins une pièce de seconde main en 2024. Ce volume représente 29 % des dossiers sinistres automobiles traités par la filiale d’Axa, qui associe cette pratique à un double bénéfice : réduire les coûts de réparation et limiter l’empreinte environnementale.
1 500 carrossiers mobilisés autour du réemploi
Selon l’assureur, la substitution par une PRE peut générer jusqu’à 40 % d’économies, tout en évitant en moyenne 20 kg de CO₂ par pièce utilisée. Direct Assurance entend donc continuer à augmenter la part de réparations concernées, avec un objectif de progression de +28,5 %.
Pour y parvenir, la compagnie s’appuie sur un réseau de 1 500 carrossiers agréés, notamment ceux affiliés à Prefikar. Ce sont eux qui appliquent sur le terrain la politique de recours à la pièce d’occasion. L’assureur affirme les sensibiliser régulièrement au réemploi et estime que les professionnels y sont "particulièrement réceptifs", un intérêt que semble confirmer l’étude eBay/Xerfi.
L’entreprise met également en avant la protection du pouvoir d’achat de ses assurés : en maîtrisant le coût des réparations malgré l’inflation des pièces neuves, l’usage de PRE contribuerait au maintien de primes plus attractives.
Retour à une pratique traditionnelle des carrossiers
En effet, l'assureur rappelle que le coût moyen des sinistres entre 2020 et 2024 a connu une inflation de +25 %, d'après SRA. Contexte dans lequel, Direct Assurance affirme que le recours à la PRE "devient un levier central de performance et de durabilité pour l’ensemble du secteur de la réparation automobile et de l’assurance".
Le discours mérite toutefois d’être nuancé : si l'assureur affirme que cette pratique était autrefois marginale, en réalité, elle a toujours été suivie dans les carrosseries. La généralisation de la pièce neuve s’est imposée plus récemment, sous l’effet de la pression sur les délais de traitement et des politiques des assureurs eux-mêmes.
L’intérêt pour la Piec (pièce issue de l’économie circulaire) gagne aujourd’hui d’autres acteurs. La Matmut vient ainsi de s’associer à Alpha Scale pour sécuriser un approvisionnement régulier. Les assureurs peuvent désormais compter sur des filières structurées, notamment celles des centres VHU, dont l’offre progresse en volume et en traçabilité.
Les obstacles restent réels : disponibilité limitée de certaines références, qualité variable des pièces, pertinence discutable sur des modèles très récents. Mais le potentiel reste important, comme le montrent les niveaux de recours observés en Espagne ou dans les pays nordiques, nettement supérieurs à ceux du marché français.
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