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Carrosserie

Pourquoi le vitrage automobile fait recette

Publié le 21 novembre 2024
Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Dans son dernier Autofocus, l’ANFA se penche sur le bris de glace, marché en pleine expansion, avec une croissance et une diversification de ses acteurs. Il faut dire que la filière, en pleine transformation, est l'une des plus dynamiques et rémunératrices dans l’après-vente automobile…
vitrage bris de glace
En 2023, 2 000 offres d’emploi en CDI de techniciens poseurs de pare-brise ont été déposées auprès de France-Travail par les entreprises. ©AdobeStock

Peu dépendant du pouvoir d’achat des ménages, pas menacé par l’électrification du parc et de plus en plus rémunérateur en raison des technologies émergentes : le vitrage serait-il devenu le nouvel eldorado du marché de l’après-vente automobile ? Ce n’est pas impossible si l’on en croit le dernier Autofocus de l’ANFA consacré au secteur du vitrage.

Des opérateurs de plus en plus nombreux

Selon cette étude, cette activité représente aujourd’hui un pilier essentiel du commerce et de la réparation automobile. En 2024, la France compte près de 3 550 points de service dédiés, un chiffre en augmentation constante depuis 2017 (+7 % par an). Cette dynamique est soutenue par un marché diversifié, comprenant des centres spécialisés (environ 2 000), et des points franchisés par des enseignes de carrosserie, de pneumaticiens ou encore de centres autos.

En y incluant les services itinérants et tous les ateliers automobiles, 25 000 professionnels de la branche pratiquent le vitrage. Soit 50 % des établissements employeurs du commerce et de la réparation automobile. Si les principaux réseaux, comme Carglass, France Pare-Brise ou Mondial Pare-Brise, concentrent une grande part de l’activité, de nombreux opérateurs indépendants ou non agréés ont également élargi l’offre.

Un marché porteur

Les performances économiques du secteur, estimées à 1,69 milliard d’euros en 2022, justifient cette progression régulière du nombre de réparateurs de bris glace. Il faut dire que le vitrage, contrairement à d’autres secteurs de l’après-vente, reste peu affecté par la transition vers l’électromobilité ou les fluctuations du pouvoir d’achat.

A lire aussi : Les coûts des pare-brises flambent de 9,7 % en 2023

Autre facteur favorable, le volume d’opérations de bris de glace VL est stable depuis trois ans : 2,7 millions d’interventions prises en charge par an sur les véhicules particuliers (3,5 millions en comptant l’ensemble des véhicules assurés).

Si la sinistralité reste stable, le coût moyen des bris de glace ne cesse, quant à lui, de progresser. Il a augmenté de 42 % entre 2018 et 2023, selon France Assureurs ! L’ANFA identifie deux raisons pour justifier cette hausse : une technicité croissante des vitrages (antigivre, chauffant, électrochrome, athermique, etc.) et des coûts de productions plus élevés. "Par ailleurs, la main-d’œuvre peut contribuer à augmenter les prix des sinistres de bris de glace", ajoute l’ANFA.

Technologie : le vitrage monte en gamme

Dans cet environnement porteur, le vitrage s’impose comme une filière créatrice d’emplois avec environ 5 000 techniciens spécialisés et un besoin estimé à plusieurs milliers de recrutements annuels. Chaque centre spécialisé compte en moyenne 2,5 techniciens dédiés. Les postes, souvent accessibles sans qualifications initiales, attirent un public varié.

Toutefois, la formation reste un enjeu clé, notamment pour accompagner l’adoption des nouvelles technologies. En effet, l’intégration croissante des systèmes Adas dans les véhicules, l’innovation dans les matériaux et les procédés de réparation font de la montée en compétences des techniciens une priorité stratégique. L’ANFA précise qu’en 2023, près de 350 personnes étaient en formation dans cette spécialité, la majorité via des certifications professionnelles (CQP).

A lire aussi : Bataille en vue sur le vitrage

"Avec un volume en offres d’emploi conséquent, c’est une filière qui permet aux personnes sans qualification préalable d’accéder aux formations et aux métiers des services de l’automobile. C’est aussi un secteur où se sont multipliées les aides à la manutention, rendant le métier nettement moins physique qu’autrefois", conclut Jocelyn Gombault, responsable de projets au sein de l’Observatoire des métiers des services de l’automobile de l’ANFA.

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