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Des réparateurs sous tension

Publié le 20 novembre 2014
Par Romain Baly
2 min de lecture
Censée profiter aux consommateurs, l’instauration du libre choix du réparateur a eu pour effet de déstabiliser des professionnels qui font face aux pressions des experts et des assureurs.
Censée profiter aux consommateurs, l’instauration du libre choix du réparateur a eu pour effet de déstabiliser des professionnels qui font face aux pressions des experts et des assureurs.

Qui l’eut cru ? Alors qu’elle devait harmoniser le monde de la réparation en l’ouvrant à une plus grande concurrence censée, in fine, favoriser les consommateurs, l’instauration en mars dernier de l’article 63 relatif au libre choix du réparateur dans la loi Hamon a provoqué l’inverse. Vexés que soient remis en cause leurs acquis, experts et assureurs pèsent de tout leur poids désormais pour limiter les effets collatéraux de cette mesure. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Patrick Nardou, le président de la Fédération Française de la Carrosserie Réparateurs, met en exergue deux points d’achoppement. Le premier tient dans l’intimidation qu’exerceraient les assureurs sur leurs clients dans le but de limiter le libre arbitre de ces derniers. Une affirmation cependant difficile à vérifier. Le second, beaucoup plus concret, porte sur la pression qu’exerceraient les experts sur les réparateurs et qui joue tout autant sur des taux horaires négociés constamment à la baisse, que sur des temps de réparation de plus en plus restreints. Nouveau président du Comité National des Professions de l’Automobile, Francis Bartholomé a fait du sujet l’un de ses principaux combats. Ce dernier dénonce “le rôle économique des experts” rappelant que “la mise sous tutelle économique des experts par les assureurs est inacceptable”.

La recherche du moindre coût

Une vision partagée par Jean Pringault, président-délégué de la Ligue Des Droits de l’Assuré (LDDA) et lui-même ancien expert, qui affirme ainsi qu’“actuellement, les experts sont inféodés aux assureurs”. Sous couvert d’anonymat, certains acteurs expliquent ainsi qu’il n’est pas rare qu’une assurance demande à son expert d’influencer directement son assuré en comparant le réparateur choisi par ce dernier avec ses concurrents les moins chers de la région. Officiellement, pour éviter une surenchère des professionnels. Officieusement, pour que la réparation coûte le moins cher possible à l’assureur. Par ailleurs, alors que la diminution des taux horaires pouvait être compensée, il y a peu, par la facturation des temps de réparation, la réduction de ces derniers tend à étouffer les professionnels. Une situation que dénoncent les associations, les fédérations et même les réseaux (voir par ailleurs) expliquant qu’il est néfaste pour le client de favoriser le moindre coût au détriment d’une recherche du meilleur équilibre entre le prix et la qualité. Un vain mot pour le moment.
 

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