Diagnostic, quel choix pour les multimarques ?
Dans les réseaux constructeurs, la connexion de l’appareil de diagnostic électronique est systématique à chaque entrée d’un véhicule dans l’atelier. Ne serait-ce que pour répondre aux critères de la “révision constructeur”, il est donc indispensable de pouvoir assurer cette prestation. Mais comment faire son choix ?
Nous avons recensé la quasi-totalité de l’offre proposée aux réparateurs indépendants, soit 27 équipements et 11 fabricants. La plupart sont distribués par les réseaux indépendants traditionnels, certains via des circuits spécifiques, tel Würth avec le Wow !
Des conseils
Tous les fabricants ou leurs représentants assurent en direct une présence sur le terrain pour conseiller les clients et faire les démonstrations puis la mise en main lors de la vente. En général, une formation est proposée et conseillée, prenant entre une et trois journées, pour explorer les possibilités des systèmes. Les questions de couverture de parc qui prédominaient sur le marché il y a dix ans ne sont plus d’actualité. Les fonctionnalités et l’ergonomie ont également été considérablement améliorées. Reste que la navigation dans les menus, les retours en arrière ou la recherche d’une information peuvent encore faire la différence.
Quel usage en faire
Il n’y a pratiquement plus de “premier équipement”. Le marché est désormais majoritairement basé sur le remplacement. Il faut donc délimiter son activité lors de l’acquisition, pour ne pas investir dans un appareil qui sait tout faire, mais qui sera très coûteux, y compris en mises à jour, alors qu’on ne fait que de l’entretien. La recherche de panne électronique est désormais rare et un multimètre automobile avec une bonne documentation est plus important qu’un appareil trop intelligent. Il ne faut pas oublier que l’appareil ne fait qu’explorer des mémoires de calculateurs et que le seul diagnostic qui est fait est celui du technicien derrière l’écran…
Le matériel
Travailler sur un grand écran tactile est plus agréable qu’avec un boîtier directement raccordé par câble à la prise E-OBD. Il faut également penser à fournir systématiquement au client un rapport du passage qui justifie de la rigueur des procédures de l’entreprise, et donc penser à la liaison avec le réseau de gestion du bureau et son imprimante. Pour obtenir cette fonction, disposer toujours d’un appareil dont la batterie est chargée et le retrouver toujours à la même place, la station d’accueil est un atout important. L’appareil qui dort dans sa mallette au fond d’une armoire est malheureusement trop souvent le cas.
On n’oubliera pas l’intérêt des lecteurs d’entrée de gamme, qui apportent une réponse rapide au technicien, à la requête du client, et qui sont d’un coût réduit. Celui-ci reste souvent disponible alors que l’appareil plus sophistiqué sera entre les mains d’un autre mécanicien.
Le service
L’après-vente est toujours aussi important dans le diagnostic. Il s’effectue à plusieurs niveaux. D’une part le matériel, si une casse intervient ou que survient un problème électronique, le prêt d’un équipement dans les jours qui suivent la déclaration est important, à moins de disposer d’un second équipement. Les solutions de financement en location intègrent ces cas et permettent même la mise à niveau du matériel. L’aide à la recherche de pannes et d’informations est généralement assurée par des sociétés externes de service spécialisées, sauf pour les plus gros acteurs qui ont leurs propres techniciens de “hotline”. La formation, de plus en plus déléguée au GNFA, peut être prise en charge par la formation professionnelle. Elle est très utile pour exploiter correctement un appareil capable de faire des recherches approfondies.
L’avenir
Les appareils sont désormais matures. Les performances des systèmes qui accueillent les logiciels sont trop importantes par rapport à l’exigence des bases de données, mais l’abandon par Microsoft des mises à jour de Windows XP (équipements datant du début des années 2000) contraint à utiliser Windows 7 ou 8 sur des tablettes tactiles, de préférence. Les prochaines révolutions vont venir de la dématérialisation des logiciels. Ceux-ci seront, avec les bases de données, installés sur Internet et chargés selon les besoins. Le réseau Wifi du garage devra alors être très fiable, sous peine de perdre pas mal de temps.
Le lien avec les services du constructeur (SAE J2534) n’est pas aussi important qu’envisagé lors de sa mise en place. Le téléchargement des mises à jour de calculateur n’est réservé qu’à quelques ateliers et exige des abonnements très coûteux.
Les constructeurs automobiles ne vont pas tarder à installer des liaisons permanentes entre leurs modèles et les services après-vente. Le premier maillon de ces services est le e-Call, qui sera prochainement imposé par la réglementation. Si la prise E-OBD reste imposée, pouvoir se connecter à ces réseaux pourrait être un atout pour rester en liaison avec son client. Mais les réparateurs indépendants ont le temps de s’y préparer.
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Lire nos tableaux
Les équipements ont été regroupés par marque, depuis les systèmes les plus simples jusqu’aux plus sophistiqués. Pour chaque solution, trois critères sont détaillés : les fonctions assurées par les logiciels, le matériel utilisé, le coût et notre avis sur l’utilisation. Bien entendu, nous ne pourrions pas indiquer le détail et les performances. Elles peuvent varier d’un système à l’autre, malgré des indications similaires.
Pour évaluer le coût réel, il ne faut pas oublier qu’un équipement qui ne comporte pas d’appareil d’affichage (tablette ou PC) sera moins coûteux, mais devra être installé sur un matériel qui aura à affronter les conditions difficiles de l’atelier…
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FOCUS - Les absents, les retours
Il manque inévitablement des fabricants dans notre panorama. Tous ont été contactés, mais n’ont pas forcément voulu ou pu nous répondre. Parmi ceux qui ont disparu, il faut penser à SPX, qui a cédé son activité à Bosch il y a un an. Celui-ci reprend donc la suite, et en profite pour revoir son offre, qui est donc très importante, mais en cours de renouvellement. Parmi les autres absents, Bahco, dépendance de l’Américain Snap On, qui a changé de structure de distribution en France pour le diagnostic, et dont la politique de cible commerciale n’est pas clairement définie. TRW s’est engagé en deux temps dans le diagnostic, surtout pour accompagner ses réparateurs à répondre aux exigences techniques lors du montage et des réparations. L’activité est aujourd’hui totalement arrêtée. L’Italien Tecnomotor, longtemps représenté en France par EGI, n’a plus de structure connue et présente sur le terrain. Seuls les petits appareils dédiés à l’entretien sont encore distribués par Rema TipTop. Un Chinois peu connu, Autel, cherche à distribuer des appareils, mais en l’absence d’une politique cohérente, nous l’avons écarté d’un choix professionnel.
Il faut par contre souligner le retour de AVL Ditest, un Autrichien qui bénéficie d’une ancienneté dans le secteur qui lui confère une bonne crédibilité. La structure Nussbaum France se concentrant sur le contrôle technique, c’est Mega6, distributeur alsacien, qui en assure désormais la représentation.