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Edito : Le prix du danger

Publié le 21 mars 2013
Par Hervé Daigueperce
2 min de lecture
Sur Automechanika, l’an dernier, Corteco, marque rechange de Freudenberg, communiquait très largement sur les dangers de la contrefaçon, la vraie, pas celle de constructeurs en mal de visibilité.
Sur Automechanika, l’an dernier, Corteco, marque rechange de Freudenberg, communiquait très largement sur les dangers de la contrefaçon, la vraie, pas celle de constructeurs en mal de visibilité.

Une contrefaçon, qui affecte non seulement la durée de vie des pièces, leurs fonctionnalités, mais aussi la santé des automobilistes (exemple des filtres) ou leur vie (pièce qui lâche ou casse, par exemple, à pleine vitesse). Corteco, bien sûr, n’est pas seul à se mobiliser sur ce terrain, d’ailleurs, d’autres n’hésitent pas à remonter les filières, pour traquer les fraudeurs. C’est ce qui vient d’arriver en Suède, un pays peu connu pour préférer des copies aux originaux, et au roulementier de première monte SKF. En 2010, en effet, la police avait saisi plusieurs milliers de produits contrefaits portant le sigle SKF : l’équipementier avait alors identifié les roulements de contrefaçon. Le tribunal vient juste de rendre son verdict qui s’apparente à une belle victoire, puisque le contrevenant, après moult essais pour faire croire qu’il avait acheté ces produits non intentionnellement, a écopé d’un an de prison, de 5 ans d’interdiction de commerce, sans compter les dommages et intérêts à verser à SKF.

Au-delà de ce qui pourrait passer pour un fait divers comme un autre, c’est à la tentation que ce verdict s’adresse. En pleine période de récession ou de crise économique, chacun regarde de plus près ses dépenses et s’autorise à aller sur des chemins moins fréquentés. On a vu apparaître sur le net de nouveaux acteurs pas connus tandis que des propositions de toutes parts arrivent sur les comptoirs des réparateurs et des distributeurs, parfois dans des boîtes de marque reconnues. Il n’y a pas de secret, si des prix très bon marché vous arrivent pour des pièces de marque, il y a fort à parier que “ce n’est pas une fin de stock”, mais bien des copies. Cependant, cette pratique est plutôt rare en France. Ce qui se passe est plus pervers, il s’agit de produits de seconde zone, moins chers, qui peuvent servir pour des véhicules plus anciens. Les choisir, c’est d’abord perdre de la marge, prendre des risques de retours importants et surtout se mettre en grand danger pour un profit bien maigre.

Aujourd’hui, les équipementiers proposent de plus en plus une seconde gamme, bien identifiable et de qualité, ou dressent des catalogues de pièces remanufacturées, c’est-à-dire refaites selon les cahiers des charges initiaux. Et il y a également les pièces de réemploi, dont les circuits sont maintenant bien repérables pour éviter tout souci. Alors, défendons les marges, et choisissons des pièces de qualité reconnue, cela évitera bien des remords et autres pertes d’activité professionnelle.
A méditer.
 

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