L’ESP et la purge du circuit hydraulique
L’ESP est obligatoire sur tous les véhicules depuis le 1er novembre dernier. Cette évolution technique est un progrès pour la sécurité, mais elle impose de nouvelles méthodes de travail, notamment sur le circuit hydraulique, en raison des complexités du bloc hydraulique. Les procédures et explications des spécificités s’expliquent facilement avec un minimum de détails.
Les fonctions de l’ESP
La fonction première de l’ESP (Electronic Stability Program) consiste à stabiliser le véhicule dans le cas d’une dérive en courbe, en freinant une ou plusieurs roues selon des programmes préétablis. Pour cela, les capteurs de vitesse de roues ne sont plus seuls acteurs comme pour l’ABS. Un capteur de lacet communique la dérive du véhicule, qui est elle-même comparée à l’angle de rotation du volant. Celui-ci détermine la volonté du conducteur et détecte la direction idéale où diriger le véhicule. Le bloc hydraulique envoie ainsi à chaque roue une commande de freinage ou de déblocage. Les efforts directionnels entraînés par ces ralentissements des roues permettent de réduire la dérive, et de remettre ainsi la voiture dans la direction souhaitée. Les éléments de l’ESP sont également sollicités pour réguler la vitesse du véhicule pour les régulateurs de vitesse actifs, avec une détection des véhicules suivis, ainsi que pour le freinage d’urgence.
Une centrale hydraulique pilotée
Pour fonctionner, des capteurs envoient les informations à un boîtier de gestion électronique, qui donne des consignes par retour aux électrovannes du bloc hydraulique. Celui-ci permet le passage de la pression directement du maître-cylindre vers les étriers et tambours, mais peut également la bloquer dans la fonction ABS, ou générer une pression individuellement pour chaque roue pour la freiner, dans la fonction ESP. Chaque circuit comporte une électrovanne afin d’isoler le frein du circuit de commande du maître-cylindre, une électrovanne de délestage du circuit du frein, une électrovanne de mise en pression pour l’ESP. Une pompe haute pression est activée pour mettre le circuit sous pression à la demande de l’ESP, un accumulateur permet de réguler la pression dans le circuit lors des phases de freinage par l’ESP. Le bloc hydraulique est ainsi un “gruyère” dans lequel on trouve 12 électrovannes, qui peuvent s’actionner plusieurs fois par seconde pour ouvrir ou fermer un circuit.
Chaque circuit comporte 3 électrovannes. La première ouvre le circuit d’alimentation de liquide de la commande vers le frein. La deuxième ouvre le circuit retour pour le fonctionnement de l’ABS (déblocage du frein). La troisième ouvre le circuit d’alimentation hors freinage pour l’ESP. Pour chacune des phases de fonctionnement, chaque électrovanne sera ouverte ou fermée selon les besoins d’isolement du circuit. Une pompe haute pression remplace le geste du conducteur sur la pédale pour l’action de l’ESP et la régulation de l’ABS. Des chambres d’accumulation amortissent les chutes et montées en pression sur les différents circuits.
Des circuits très minimalistes
Le diamètre des passages et des électrovannes dans le bloc hydraulique est particulièrement réduit. C’est nécessaire pour assurer une réaction rapide de la commande, et pour que le bloc hydraulique reste compact. Ledit bloc est donc difficilement perméable à un remplissage par gravité, de l’air restant obligatoirement à un point dans les circuits. Pour cette raison, les blocs hydrauliques fournis en rechange sont livrés pré-remplis et une procédure spécifique est requise pour la purge d’un circuit avec ESP.
Le liquide de frein
Il faut se conformer strictement aux préconisations du constructeur pour la spécification du liquide. L’idéal pour les ESP est le DOT4 HP (chez Bosch) ou SL.6 (classe ISO 6) chez Ate. Ce liquide possède une viscosité moitié moindre aux autres liquides et répond plus rapidement aux sollicitations dans les circuits de régulation.
La purge
Pour purger un circuit de freinage avec ESP, l’appareil de diagnostic est requis pour activer les électrovannes afin de faire circuler le liquide dans la totalité du bloc hydraulique. C’est donc l’appareil électronique qui dicte le déroulement des opérations. Il est impératif de disposer d’un purgeur à pression régulée et offrant une capacité d’alimentation de plus d’un litre de liquide de frein.