Caméras d'inspection : avec ou sans écran ?

Caméra d'inspection, caméra endoscopique, vidéoscope, endoscope… Les appellations peuvent varier, mais on parle de la même chose. Le dernier terme est peut-être le plus courant dans les ateliers. Mais on le retrouve aussi dans d'autres secteurs d'activité. "Historiquement, il y a des endoscopes multi-activités extrêmement technologiques et qui coûtent très chers, entre 10 000 et 15 000 €. C'est complètement disproportionné par rapport aux besoins du secteur automobile, analyse Philippe Ouin, chef de produits chez Berner. Ceux que nous proposons pour les garages sont peut-être de qualité inférieure en termes d'image, mais suffisent largement aux besoins de nos clients."

Dans les ateliers, l'endoscope permet principalement de visualiser des zones difficiles d'accès. Inspection du moteur, du système de climatisation ou d'échappement, orifice d'injection diesel, serrure du coffre, intérieur de la porte… Les cas d'applications sont nombreux.

Avec pour Sonic, sans pour Berner

Ces outils bien pratiques se distinguent en deux catégories : ceux avec écran ou sans. Avec des stratégies différentes selon les outilleurs. Depuis une dizaine d'années, Berner propose son vidéoscope avec écran, qui représente les deux tiers de ses ventes liées. Chez Sonic France, la tendance est plus récente, avec une sortie en 2024. "La tendance va vers un produit plus complet, avec une carte SD qui permet de tout mémoriser directement sur l'appareil. L'écran est de plus en plus fréquent car sans lui, il faut relier l'endoscope au téléphone pour visualiser les images. De plus, vous êtes sujet à la qualité de la connexion Bluetooth, et cela vous oblige à avoir deux appareils en main… C'est moins pratique à l'utilisation", développe Charles Mangin, directeur de Sonic France.

Il faut aussi disposer du smartphone ou de la tablette en atelier pour pouvoir s'en servir. Chez Berner, le dernier endoscope commercialisé (il y a quatre ans) n'était pourtant pas doté d'écran. Ce que défend Philippe Ouin : "Le garagiste peut utiliser un support magnétique pour poser l'outil sur le capot du véhicule, et avoir les mains libres pour travailler. C'est également intéressant de pouvoir partager les images avec plusieurs personnes en même temps autour du véhicule." Les caméras d'inspection sans écran intégré peuvent être reliées à un smartphone pour visualiser leurs images captées dans les espaces difficiles d'accès.

Des outils fiables

En termes de durée de vie, ces outils sont généralement d'une grande fiabilité. Les retours sont extrêmement rares, voire inexistants. "Les embouts sont très sollicités et peuvent nécessiter un renouvellement, complète Charles Mangin. La batterie peut être un autre facteur de dysfonctionnement selon la façon dont elle est rechargée. Nous insistons, par exemple, sur le fait de ne pas recharger l'endoscope via un PC, car la puissance n'est pas assez suffisante."

Au fil des ans, le marché de l'endoscope s'avère stable, sans grand bouleversement quand une nouveauté se présente. Les ateliers sont dans l'ensemble bien équipés. "Les garagistes sont assez friands de cet outil. Nous réussissons à bien le faire stocker à nos distributeurs, c'est un signe que cela tourne bien", commente Charles Mangin.

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Hormis des améliorations de la qualité des photos et vidéos, ces outils ne devraient pas connaître de grandes évolutions dans les années à venir. Avec des autonomies moyennes de plus de 5 heures, ils peuvent déjà tenir aisément une journée de travail. Le diamètre des sondes peut être encore réduit pour pouvoir se faufiler dans des espaces plus difficiles à inspecter. "Nous nous sommes posé la question d'un troisième modèle dans notre gamme d'endoscopes, mais le jeu n'en vaut pas la chandelle pour l'instant", conclut Philippe Ouin.