25 % des garages considèrent que l’électrique n’est pas une priorité
Alors que l'Europe a confirmé, en mars dernier, l’arrêt des ventes de véhicules thermiques en 2035, celles des voitures électriques progressent rapidement sur continent. En juin, leurs immatriculations ont augmenté de 66,2 %, pour atteindre 158 252 unités selon l’ACEA. Leur part de marché est passée de 10,7 % à 15,1 %, dépassant pour la première fois celle du diesel. C’est dans ce contexte que Bosch s’interroge aujourd’hui sur la réparation de ces véhicules dans les ateliers.
Pour mener à bien cette réflexion stratégique, la division Automotive Aftermarket de l’équipementier a réalisé une enquête auprès de garages situés dans quatre pays européens pour identifier et analyser leurs besoins. Adossé à une autre étude du Gipa, publiée durant la même période, ce travail a permis à l’équipementier de dessiner plusieurs tendances majeures présentées sur son site.
La gestion thermique devient "vitale"
Premier enseignement : 25 % des professionnels interrogés considèrent que le VE n’est pas une priorité pour le futur de leur établissement. Ils n’ont en conséquence pas l’intention de procéder à ce type de prestations… Conséquence logique, 40 % des ateliers qui n’ont pas encore réparé de véhicules électriques ont déclaré les envoyer chez un constructeur ou chez un confrère. "Ce marché représente, de ce fait, un potentiel à exploiter", souligne Bosch.
A lire aussi : Électrification : s'investir avant qu'il ne soit trop tard
Du côté des réparateurs intervenant sur ce nouveau parc roulant, notons que 93 % des opérations effectuées concernent des prestations d’entretien courant (éclairage, balais d’essuie-glaces, etc.). Elles sont donc abordables pour tous les professionnels. Autre chiffre intéressant : ces garages changent en moyenne plus de 70 pièces par an sur les VE. Et 15 à 40 d’entre elles ne concernent pas spécifiquement ces modèles "zéro émission". D’ailleurs, les interventions sur des pièces propres aux modèles électriques (comme le point de charge, le controller-inverter, le moteur et les batteries) interviennent moins de cinq fois par an.
Toutefois, Bosch note que la gestion de la température devient "vitale" pour ces véhicules. En effet, leurs systèmes électriques nécessitent souvent d’être refroidis pour leur bon fonctionnement et réchauffés lors de températures extérieures extrêmes.
Un besoin prégnant de formation et de supports techniques
L’enquête réalisée par l’équipementier apprend également que 58 % des professionnels déclarent avoir besoin de formations spécifiques. En outre, 53 % des répondants réclament des supports techniques et d’information, encore plus quand cela concerne les véhicules électriques.
Ce chiffre confirme l’équipementier dans sa volonté de garantir aux ateliers la fourniture de documentations techniques, ainsi qu’un accès à l’information de réparation permettant la transition technologique au niveau de l’après-vente. L’avènement du véhicule électrique devrait, en outre, inciter Bosch à se pencher sur le prix des pièces spécifiques (notamment les packs batteries) et les enjeux environnementaux.
A lire aussi : Bosch accélère sur le recyclage de batteries
"Les tensions sur l’approvisionnement des matières premières telles que le nickel mènent naturellement à des réflexions autour des 3 R (réutilisation, recyclage et réparation)", conclut le groupe allemand.