Airbags Takata : BMW, Mercedes, Toyota et VW attaquƩs en justice

Après Citroën et le groupe Stellantis en début d'année, l'UFC-Que Choisir étend sa démarche judiciaire à quatre autres constructeurs dans le cadre du scandale des airbags défaillants : BMW, Mercedes-Benz, Toyota et Volkswagen.
Ces marques sont accusƩes de pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravƩe et mise en danger dƩlibƩrƩe de la vie des consommateurs, en raison de leur gestion insuffisante du scandale liƩ aux airbags de la marque Takata.
Des rappels tardifs et opaques
Alors que les dĆ©fauts des coussins gonflables de lāĆ©quipementier japonais sont connus depuis plus d'une dĆ©cennie, lāassociation de consommateurs estime que les constructeurs incriminĆ©s ont longtemps retardĆ© leurs campagnes de rappels ou communiquĆ© de maniĆØre peu claire et incomplĆØte.
Certains vĆ©hicules ont continuĆ© Ć ĆŖtre Ć©quipĆ©s de ces airbags dangereux jusqu'en 2020. "Des millions dāautomobilistes ont Ć©tĆ© et demeurent exposĆ©s Ć un risque mortel tout aussi insoupƧonnable quāinconsidĆ©rĆ©", dĆ©nonce Marie-Amandine StĆ©venin, prĆ©sidente de l'UFC-Que Choisir.
La plainte souligne particuliĆØrement la faible efficacitĆ© des rappels effectuĆ©s en France, contrastant avec les mesures plus strictes adoptĆ©es dans dāautres pays, comme le Canada. Ainsi, en France, aucune immobilisation obligatoire ("stop-drive") n'avait Ć©tĆ© mise en Åuvre avant l'arrĆŖtĆ© ministĆ©riel d'avril 2025.
Une enquête parlementaire réclamée
Selon l'UFC-Que Choisir, ces lacunes constituent une violation grave du devoir dāinformation et de sĆ©curitĆ© envers les automobilistes. Les messages de rappels diffusĆ©s depuis 2020 auraient systĆ©matiquement minimisĆ© les risques rĆ©els, Ć©voquant des blessures potentielles au lieu du danger mortel liĆ© Ć l'explosion incontrĆ“lĆ©e de l'airbag.
Face Ć la gravitĆ© du dossier et Ć la suite d'un rĆ©cent dĆ©cĆØs en Guadeloupe impliquant un vĆ©hicule Toyota, l'UFC-Que Choisir demande de nouveau la crĆ©ation urgente d'une commission dāenquĆŖte parlementaire. Cette instance pourrait Ć©claircir les responsabilitĆ©s de chacun, constructeurs comme pouvoirs publics, et proposer des solutions pour amĆ©liorer durablement les procĆ©dures d'information et de rappel en France.
"Ce scandale ne concerne en effet plus une marque de vĆ©hicule, ni mĆŖme un groupe de constructeur, mais lāensemble du marchĆ© automobile qui a manifestement failli dans lāinformation et la sĆ©curitĆ© des consommateurs", conclut lāassociation dans sa plainte.