Comment LKQ veut accélérer sa révolution digitale

Ouvert le 1^er juillet dernier, le nouveau centre d’innovation et de service LKQ de Katowice, en Pologne, est désormais opérationnel. Ce site, qui emploie déjà plus de 30 personnes (250 à terme), a été inauguré par Arnd Franz, PDG de LKQ Europe, et Yanik Cantieni, directeur financier. Ce dernier n'a pas caché ses ambitions à cette occasion, affirmant que ce centre doit conduire la transformation numérique du groupe en mutualisant ses nombreuses ressources.

"LKQ Europe installe un hub numérique sur l'un de ses principaux marchés de croissance afin de piloter des solutions numériques centrées sur le client dans toute l'Europe. Développant et testant des offres numériques avancées pour les clients à travers l'Europe, la nouvelle installation en Pologne sera un catalyseur pour notre stratégie d'innovation et de numérisation. En outre, nous augmenterons l'efficacité de nos activités et nous réaliserons d'importantes économies en numérisant, rationalisant et normalisant les processus internes et administratifs dans un seul centre européen avec un haut niveau de qualité", a expliqué le dirigeant.

Une feuille de route ambitieuse

Au cours de sa présentation, Arnd Franz a détaillé la feuille de route de LKQ qui s’articule autour de trois pôles : B2B, B2C et "Mobility Services". Concrètement, pour les professionnels, le groupe entend développer une plateforme capable d’interagir avec toutes ses activités, du portail destiné aux consommateurs, en passant par l’outil de gestion des garages et la plateforme d’e-learning (LKQ Academy).

Pour le canal B2C, LKQ peut déjà s’appuyer sur plusieurs sites e-commerces dans certains marchés européens (Eurocarparts.com, Autokelly.cz, etc.), et compte bien passer à la vitesse supérieure. "Dans certains marchés, il y a de fortes opportunités de croissance pour des solutions e-commerce B2C. Mais nous ne croyons pas à une plateforme globale pour toute l’Europe", a précisé Arnd Franz.

Dernier volet de la stratégie du groupe, la création d’un écosystème automobile digital qui réunira, outre LKQ, de nombreux acteurs du marché (OEM, assureurs, etc). "Nous pensons pouvoir contribuer à ce projet car peu d’acteurs du marché ont la capacité de proposer un lien, direct ou non, à plusieurs millions de véhicules en Europe", a ajouté le PDG.

LKQ se prépare à l’électrique

Au cours de cette inauguration, Arnd Franz a également abordé la question de l’électrification du parc roulant, identifiée comme l’un des moteurs de la digitalisation du marché. Ce dernier, qui a récemment dénoncé l'interdiction des ventes de véhicules thermiques en Europe, a confirmé sa volonté de se positionner rapidement sur l’entretien et la réparation de ces nouvelles motorisations. Prudent, il a aussi indiqué que le véhicule électrique pose toutefois de nombreux défis technologiques.

"Il reste de nombreuses questions sur le véhicule électrique mais une majeure partie des réponses portera sur la réparation et le remanufacturing des batteries. […] La réparation, le remanufacturing et le recyclage seront les clés de l’économie circulaire du véhicule électrique. Pour l’après-vente indépendante, je pense que ça prendra du temps. Il faudra patienter jusqu’en 2028 pour que les batteries de la première vague de véhicules électriques produits massivement dès 2020 fassent leur apparition dans les ateliers de réparation. […] LKQ espère bien être un acteur de ce marché en fournissant aux garages les pièces, équipements et la formation nécessaires pour intervenir sur ces voitures hybrides et électriques."