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Distribution

Comment Nexus Automotive veut conquérir l’eldorado africain

Publié le 22 juin 2023
Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Trois ans après la création de IAMaga, le groupement confirme ses ambitions en Afrique, où il a tenu son premier événement, les 14 et 15 juin 2023 au Caire (Égypte). À cette occasion, Nexus Automotive a invité ses partenaires à considérer plus sérieusement les marchés africains, sur lesquels les fournisseurs chinois ont déjà pris une longueur d’avance.
IAMAGA Nexus
Pour Gaël Escribe, CEO de Nexus Automotive International, le temps est venu de développer une stratégie dédiée aux marchés africains avec IAMaga. ©Nexus Automotive

Après l’Amérique du Nord, Nexus Automotive International met le cap sur l’Afrique ! Du 14 au 15 juin dernier, le groupement a invité sa centaine d’adhérents présents sur le continent africain ainsi que de nombreux fournisseurs à son One Africa Business Summit. Au total, plus de 110 participants ont pris part à cet événement.

L’occasion pour ces derniers d’assister à divers ateliers sur des sujets liés à des problématiques locales (lutte contre la contrefaçon, digitalisation, durabilité, etc.) ainsi qu’à une plénière au cours de laquelle Gaël Escribe a confirmé sa volonté d’accélérer les activités du groupement sur le continent, via son entité locale IAMaga.

"Le continent africain mérite une stratégie spécifique pour tirer profit de son potentiel de croissance. Comment ? En tenant compte des particularités de l’écosystème africain, du fabricant jusqu’au garage. L’Afrique ne peut pas être traité comme les autres continents et Nexus a l’ambition de s’y adapter", souligne le CEO de Nexus Automotive.

Affichant l’un des taux de motorisation les moins élevés du globe (42 voitures pour 1 000 habitants dans certains pays), l’Afrique présente aussi la particularité d’être la terre d’accueil de nombreux véhicules d’occasions issus de plusieurs pays étrangers. "40 % du marché VO mondial finit en Afrique", estime Gaël Escribe. Et ces importations devraient croître fortement ces prochaines années avec la transition énergétique qui s’amorce dans de nombreux pays, en particulier européens. Cette situation fait du continent un marché au fort potentiel pour les professionnels de la distribution de pièces de rechange.

La Chine a déjà une longueur d’avance en Afrique

Mais pour profiter de ces opportunités, encore faut-il pouvoir s’adapter aux exigences locales. Parmi elles, Gaël Escribe rappelle que les pratiques tarifaires y sont très différentes de celles à l’œuvre dans les marchés occidentaux. "Appliquer 10 à 15 % de remise sur des niveaux de prix européens ne suffira pas. Les Occidentaux doivent prendre en compte ce paramètre."

Une réalité à laquelle se sont déjà ajustés de nombreux fournisseurs chinois… "Les acheteurs lorgnent plus l’Asie que l’Europe pour leurs achats. Beaucoup de distributeurs travaillent déjà avec leurs produits et ont noué des partenariats avec les fournisseurs chinois", constate le dirigeant de Nexus Automotive.

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Selon ce dernier, plus de 80 marques chinoises sont aujourd’hui commercialisées sur le sol africain. La croissance des acteurs de l’Empire du milieu est telle qu’elle pourrait mettre en péril les positions des équipementiers européens et américains sur le continent. "Un leader de l’après-vente en Afrique estime que les marques des principaux équipementiers occidentaux risquent de disparaître dans les cinq prochaines années…", confie Gaël Escribe.

Le CEO de Nexus Automotive n’a d’ailleurs pas manqué d’interpeller ses partenaires fournisseurs en les invitant à considérer plus sérieusement les marchés africains. "Le match a déjà commencé entre les Chinois et les Occidentaux. Et il est déjà perdu pour ces derniers dans certains pays comme l’Éthiopie. […] Nous ferons la promotion de nos partenaires historiques mais nous devrons aussi suivre les orientations du marché. Pour répondre aux besoins locaux, nous pourrions adopter un portefeuille hybride avec ces fabricants que nous ne connaissons pas très bien en Europe", prévient Gaël Escribe.

Nexus Automotive veut croître de 20 % chaque année en Afrique

Pour saisir les opportunités qui s’offrent sur les marchés africains, l'ITG (international trading group) entend accompagner ses distributeurs et partenaires à faire face aux défis qui les attendent. Avec IAMaga, Nexus Automotive veut notamment s’attaquer au fléau de la contrefaçon, grandissant dans le secteur de l’après-vente. "Nous proposerons des solutions pour protéger les marchés de ces produits à la qualité médiocre", soutient Gaël Escribe. Un outil baptisé Authenticate by IAMaga, développé par la société française Cypheme, sera déployé à cette fin dans les prochains mois.

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Le groupement prévoit, en outre, d’assister sa communauté face aux complexités administratives et douanières qui peuvent pénaliser l’accès à certains marchés. Autre enjeu pour IAMaga : le développement des compétences humaines. "Le continent africain est l’un des plus peuplés au monde mais ses compétences sont insuffisamment exploitées", déplore Gaël Escribe. Là encore, le groupement veut mettre en œuvre de nouveaux moyens pour favoriser l’émergence de profils qualifiés. À cette fin, une journée des talents africains sera notamment initiée début 2024.

À la faveur de cette stratégie ambitieuse, Nexus Automotive s’est fixé pour objectif de croitre rapidement en Afrique, visant une progression de 20 % chaque année de ses activités. Pour le moment, ses quelque 100 adhérents locaux y réalisent un chiffre d’affaires global de 1,9 milliard d’euros.

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