Coronavirus : Gipa évalue les conséquences de la crise
Quelles seront les conséquences de la crise sanitaire sur le marché de l’après-vente ? C’est la question à laquelle veut répondre le cabinet d'études Gipa avec un nouveau baromètre lancé à cette occasion. Couvrant 10 marchés européens ainsi que le Brésil, le Mexique et la Russie, cet outil de mesure sera mené tous les 15 jours pour auditer la filière et livrer à ses opérateurs des informations concrètes sur l’état réel du marché, les difficultés rencontrées sur le terrain par les ateliers, etc.
Après les deux premières semaines de confinement en France, Gipa vient de livrer les résultats de son premier audit. Comme on pouvait se l’imaginer, le baromètre du cabinet d’étude fait état d’un très net recul de l’activité sur le marché hexagonal. Chaque semaine, le chiffre d’affaires annuel prévisionnel de la filière perd entre 1,5 et 2 %, soit entre 179 et 227 millions d'euros. "La baisse est très forte, y compris chez les ateliers toujours en activité", confirme Xavier Pacilly, directeur de Gipa France. A ce sujet, le baromètre relève que moins d’un atelier sur deux se déclare toujours opérationnel ou en mesure de répondre aux demandes de ses clients.
Des cartes rebattues dans la distribution ?
Ces réparateurs ont toutefois dû adapter leur organisation et réduire leurs effectifs pour s’adapter à un flux d’entrées atelier très erratique. "Les disparités restent assez fortes selon les circuits et la situation varie d’un réseau à l’autre tant sur le taux d’ouverture que les effectifs mobilisés ", précise le dirigeant de Gipa.
Les ateliers toujours actifs rencontrent, en outre, de nombreuses difficultés pour poursuivre leurs activités, en particulier dans le domaine de l’approvisionnement de pièces. Cette situation conduit d’ailleurs Gipa à s’interroger sur les répercussions de ces complications qui pourraient mettre à mal la fidélité du réparateur vis-à-vis de ses distributeurs traditionnels… "A la reprise du marché, il sera intéressant d’observer dans quelles mesures ces expériences vécues par les réparateurs vont changer l’équilibre établi. Il n’est pas impossible que certains fournisseurs émergent et tirent leur épingle du jeu", analyse Xavier Pacilly.
Un parc immobilisé mais qui présentera des opportunités
Si le marché est impacté de plein fouet par la crise, le baromètre Covid-19 Gipa donne toutefois quelques motifs d'optimisme. A l’issue du confinement, le cabinet d’étude estime que le flux d’entrées atelier devrait repartir à la hausse grâce à deux phénomènes : le report des opérations de maintenance qui n’ont pas pu être réalisées pendant cette période et l’immobilisation du parc roulant qui va accélérer l’usure de certaines pièces (pneumatiques, batteries, etc.).
Ce n’est pas tout : la baisse des ventes de véhicules neufs enregistrée sur cette période devrait, à terme, avoir des effets bénéfiques sur la rechange automobile. "Ce phénomène aura un impact sur le vieillissement du parc roulant. Ce qui peut être source d’opportunités pour l’après-vente dans un second temps…", suppose le directeur de Gipa France.
Compte tenu de tous ces paramètres liés à la crise et aux effets de rattrapage potentiels (notamment la capacité des ateliers à couvrir les reports des entrées atelier), le cabinet d’étude table donc sur un recul, selon deux hypothèses de scénario post-coronavirus de reconquête des entrées atelier, de 5 à 10 % du chiffre d’affaires annuel, à fin 2020.