EXCLU - Sirius perd trois plateformes
C'est une nouvelle qui contraste avec la philosophie du réseau de plateformes indépendantes. Réputé discret, Sirius vit paradoxalement un moment très agité. Depuis 1er janvier 2020, trois de ses membres – SBD (Bordeaux), Dapam (Toulouse) et Marseille Dépôt – ont en effet décidé de reprendre leur indépendance. Un vrai coup dur pour le réseau qui se trouve dès lors bien dépourvu. Si l'appui de l'Agra, son partenaire depuis 2013, lui assure une présence à Lyon, Paris, Rennes et Lille, des adhérents historiques, il ne reste plus aujourd'hui que FED-Alaurex, à Nancy. Son patron, Philippe Perilhon, est aussi celui de Sirius depuis un an et demi et le départ à la retraite de Régis Fillols. Evoquant "la fin d'un cycle", le dirigeant assure que tout le monde "s'est quitté en bons termes".
L'Agra ne s'en inquiète pas
"Nous nous connaissons depuis longtemps et nous avons fait ça en bonne intelligence", ajoute Philippe Perilhon. Gérant de Dapam et coactionnaire de SBD, Philippe Pechberty confirme ce sentiment. "Il n'y a pas matière à polémiquer, juge-t-il. Le fonctionnement de Sirius ne nous convenait plus et nous avons préféré reprendre notre indépendance. C'est la vie normale des entreprises".
Victime collatérale de ces départs, l'Agra ne semble pas s'en inquiéter. "En s'implantant ces dernières années à Paris, Rennes et Lille, l'Agra a prouvé sa capacité à se développer, indique Yohann Allaman, directeur général adjoint. Ces départs ne remettent ni en cause notre partenariat, ni notre stratégie de maillage national." Si le responsable admet que ces défections sont "un inconvénient à court terme", il espère sur le long terme " transformer cela en opportunité en travaillant sur des perspectives permettant une intégration directe sur ces trois villes comme c'est le cas sur nos autres plateformes régionales".
Un avenir en suspens
Dès lors, comment va se dessiner l'avenir de chacun ? Pour SBD, Dapam et Marseille Dépôt le ralliement à une nouvelle entité parait le plus logique tant il est devenu difficile pour une plateforme d'exister et de se développer seule sur le marché. Sauf que les options ne sont pas légion, tous les principaux réseaux étant déjà implantés sur ces trois villes. Une surprise reste toutefois possible, le marché nous ayant habitué à d'inattendus rebondissements. "Pour le moment, tous nos fournisseurs nous ont suivis mais on verra par la suite comment les choses avancent", complète Philippe Pecheberty.
Quant à Sirius, une reconstruction aussi rapide qu'efficace parait inéluctable. Le coup est rude et il conviendra au réseau de trouver de nouveaux partenaires dans les plus brefs délais. Là encore, les solutions manquent. Un rapprochement avec le réseau Apprau, lui aussi en difficulté sur certaines régions (et accessoirement représenté à Toulouse et Marseille…), est-il envisageable ? "C'est beaucoup trop tôt pour le dire", conclut Philippe Perilhon.