Groupe Simon : 50 ans d'expertise dans la distribution de pneus

"Bien avec tout le monde mais marié à personne." Cet aphorisme de Michel Simon résume, à lui seul, la stratégie suivie ces 50 dernières années par le dirigeant pour bâtir son groupe. Un adage que l’entrepreneur breton n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler, ce 14 juillet 2024, lors d’un événement de grande ampleur organisé pour fêter son demi-siècle d’existence.

L’homme, qui cultive généralement sa discrétion, a forcé sa nature en profitant du festival des Vieilles Charrues, tenu à Carhaix (29), pour réunir plus de 1 800 personnes (collaborateurs, clients, partenaires, etc.).

Ce rassemblement convivial et festif a permis à Michel Simon de revenir sur l’histoire de son entreprise, qui a démarré le 2 janvier 1974 avec l’ouverture de son premier magasin à Morlaix (29). Un demi-siècle plus tard, le groupe constitue l’un des premiers distributeurs de pneumatiques indépendants du pays.

Trois métiers centrés sur le pneumatique

Quelques chiffres pour mieux mesurer l’étendue des activités de la société familiale : 300 millions d’euros de CA en 2023, 1 400 employés et plusieurs centaines de milliers de pneumatiques écoulées via ses trois principaux métiers.

Le groupe s’appuie, tout d’abord, sur son réseau de 85 agences Profil Plus, qui représentent un CA de 220 millions d’euros. Localisés principalement dans la façade Ouest, ces points de vente commercialisent chaque année environ 425 000 pneus TC4, 170 000 enveloppes PL, 25 000 roues motrices, et 2 000 pneus GC. Leurs ateliers accueillent, en outre, 425 000 véhicules, se concentrant principalement sur l’activité industrielle, qui représente 2/3 de leur activité.

Deuxième activité du groupe Simon : le négoce de pneumatiques auprès des professionnels avec Chronos Pneus SLPA. La filiale, qui dispose de cinq plateformes logistiques (220 000 références TC4 en stock), affiche un CA de 92 millions d’euros pour un million de montes vendues chaque année.

Enfin, l’entreprise familiale compte dans ses rangs une troisième entité consacrée au rechapage de pneumatiques industriels : Atlantique Bretagne Rechapage (ABR). Elle repose sur une usine localisée à Plomelin (29), capable de traiter 30 000 enveloppes par an. Son chiffre d’affaires s’est élevé, l’an dernier, à sept millions d’euros.

Une stratégie de croissance externe dynamique

Pour assurer le développement de son groupe, Michel Simon a très tôt saisi la nécessité de miser sur le service. "Au-delà du produit, c’est la prestation qui nous a permis de nous différencier", souligne le dirigeant. Mais pour mener à bien cette stratégie, l’entreprise se doit d’étendre son maillage, en conjuguant croissances organique et externe.

Parmi ses opérations majeures, il boucle dès 1986 le rachat de Nantes Pneumatiques, qui réalise alors un CA supérieur à celui de l’entreprise. Progressivement, le distributeur intègre ses principaux concurrents en Bretagne, avant de prendre pied plus au sud. 2015 marque une étape charnière avec les acquisitions de Chouteau Pneus (22 magasins Profil Plus) et de SLPA, en joint-venture avec Autodistribution.

Depuis cette date, le groupe a mis un terme à sa croissance externe, travaillant à l’optimisation de l’intégration des différentes entités. Un choix jusqu’ici payant puisque son CA est passé de 150 à 300 millions d’euros entre 2015 et 2023. "Nos résultats consolidés ont été multipliés par trois ces dernières années", ajoute Olivier Dacquin, codirecteur général du groupe Simon.

Une nouvelle phase de croissance

Ford de ce bilan encourageant, le groupe familial n’envisage pas de freiner ses ambitions de développement. Bien au contraire. Dans un marché "mouvant", qui devrait poursuivre sa consolidation, le distributeur n’exclut pas de reprendre sa politique de croissance externe.

Parmi ses leviers de croissance, le groupe Simon mise plus que jamais sur son réseau Profil Plus, dont il est aujourd’hui le principal adhérent. "L’enseigne a doublé ses effectifs au siège. Elle s’appuie sur une structure renforcée pour repartir de l’avant et gagner de nouveaux adhérents", annonce Mikaël Mauguen, codirecteur général du groupe Simon et président de l’enseigne de pneumaticiens.

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Visant le leadership du segment BtoB parmi les réseaux de pneumaticiens, Profil Plus capitalise à cette fin sur son statut d’indépendant, dans un marché où de nombreux manufacturiers ont verticalisé leur distribution. "Nous sommes le partenaire naturel des fabricants après leur réseau intégré. D’autant que plusieurs d’entre eux semblent prêts à se désengager de cette activité", glisse Mikaël Mauguen.

Perspectives optimistes pour Chrono SLPA Pneus

Même optimisme affiché dans les rangs de Chrono SLPA Pneus. En progression depuis plusieurs années, la filiale, distinguée par nos Grands Prix de la Rechange en 2023, tire notamment profit du regain d’intérêt des MRA pour la vente de pneus. Alors que les ateliers indépendants représentent 50 % de son activité, le grossiste veut donc renforcer son accompagnement en axant sa stratégie sur le sell-out. "Notre rôle est de faciliter leur approvisionnement", insiste Nicolas Tarault, directeur de la filiale.

À cette fin, Chrono SLPA Pneus met l’accent sur son outil logistique. Ses cinq dépôts basés à Moréac (56), Toulouse (31), Limoges (87), Lyon (69) et à Lieusaint (77) lui permettent d’assurer des livraisons en J+1 voire H+4 sur la majeure partie du territoire. Autre force du grossiste : son catalogue incluant des produits variés, du premium au premier prix, avec des marques différenciantes sur le "tier 2" (quality) : Tourador, Vredestein, Kleber, Kormoran…

Enfin, Chrono SLPA Pneus n’hésite pas à mettre en lumière – à l’instar de sa maison mère – ses équipes commerciales et support, composées de 26 vendeurs itinérants, 2 responsables grands comptes et d’une plateforme téléphonique comptant 15 téléopératrices.

Simon veut renforcer son indépendance

Sûr de ses forces, le groupe Simon peut donc entrevoir ses prochaines années avec sérénité. S’il conserve toujours ses fonctions de président, Michel Simon a préparé sa succession avec une gouvernance bicéphale (Mikaël Mauguen et Olivier Dacquin), qui s’appuie sur un organigramme de huit directeurs.

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À l’instar de leur président, tous partagent aujourd’hui la volonté farouche de préserver l’indépendance du groupe. "Nous sommes très attachés à notre indépendance. Cela nous permet de conseiller nos clients en toute objectivité", confirme Olivier Dacquin. Fier de son passé et confiant dans son avenir, le groupe semble prêt à affronter les défis du marché du pneumatique.