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Distribution

HDI, toujours à l'avant-garde

Publié le 27 février 2024
Par Romain Baly
4 min de lecture
Pionnier de l'économie circulaire dans le monde de la rechange, HDI cultive son savoir-faire depuis maintenant 75 ans. Intégrée au groupe IDLP depuis 2006, la société normande a toujours su prendre le devant des tendances pour rester un acteur référent de son secteur. Une philosophie qui n'est pas près de changer.
HDI IDLP Combes
Christophe Combes, directeur des opérations d'IDLP. ©J2R

L'histoire est en marche et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Fondée en 1948, la société HDI s'est bâtie depuis cette époque une réputation d'incontournable dans le paysage de l'aftermarket. Le fruit d'un savoir-faire particulièrement reconnu, mais aussi d'évolutions culturelles qui la placent de facto au cœur des enjeux d'aujourd'hui et de demain. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, Hervé Diesel Injection voit le jour à Evreux (Eure) avec pour ambition de réparer tous les systèmes d'injection, quels qu'ils soient.

Un choix opportun puisque les équipementiers vont, tout au long des décennies suivantes, automatiser progressivement la production de certaines pièces (les têtes d'injection hydrauliques, par exemple) et ainsi délaisser tout ce pan de la rechange. Face à des Bosch, Delphi et consorts qui se retirent, HDI entend refabriquer différentes références.

Pour ce faire, la société s'attache à récupérer la vieille matière, les plans de production, mais aussi des machines industrielles. L'une d'elles, datant des années 1960, trône d'ailleurs toujours dans son usine. C'est ainsi que HDI est devenu "un acteur de l'économie circulaire avant l'heure, fait remarquer Christophe Combes, directeur des opérations d'IDLPLa société a été la première à mettre en place des programmes d'échanges standard."

La promesse maison : livraison en 48h max

HDI IDLP

Depuis sa création en 1948, HDI n'a jamais quitté son berceau d'Evreux (27). ©J2R

Rapidement, elle se développe en séduisant deux marchés importants. Le ferroviaire tout d'abord, la SNCF lui confiant la réparation de machines exploitées parfois depuis les années 1950. L'aviation ensuite, HDI profitant de la présence dans la préfecture de l'Eure de la base aérienne 105. Avec l'ajout de l'automobile et de l'agricole, la société s'offre en quelques années une dimension nationale qui ne la quittera plus.

Et même désormais internationale puisqu'elle dessert des clients jusqu'en Allemagne, Benelux et Espagne. C'est ce qui séduira IDLP en 2006. Cette année-là, le groupe de la famille Godefroy met la main sur cette précieuse entité. Christophe Combe, quant à lui, se voit confier la direction aux côtés de l'un des membres de la troisième génération familiale.

Grâce à ce rachat, HDI va réussir à passer le cap stratégique du common rail avec succès et affirmer un peu plus son statut. Son activité se répartit aujourd'hui autour de différentes familles de produits : 50 % en injecteurs (15 000 unités par an), 30 % en turbos (7 500), 15 % en compresseurs et 5 % avec divers types de pièces.

Ce catalogue se destine à deux types de clientèle. Une première en direct, qui représente environ 45 % de ses volumes, portant sur de vieilles technologies diesel (avant le common rail). Un client peut ainsi faire appel à la société pour un besoin précis. Si HDI peut le satisfaire, l'entreprise s'engage à refaire la pièce en question avant de la mettre à disposition dans un délai de 48 heures. "Un engagement depuis toujours", précise Christophe Combes.

La seconde clientèle concerne directement le groupe IDLP qui passe des commandes auprès de sa filiale et ce, pour tous types de technologies.

Équipe hautement qualifiée

Pour atteindre ses objectifs, HDI s'appuie sur une organisation qui ne doit rien au hasard. Sur le plan humain, son savoir-faire nécessite une équipe hautement qualifiée, managée au quotidien par Rémi Fropos, directeur adjoint.

L'effectif de 20 personnes comprend ainsi des diésélistes, des mécaniciens pour l'activité dédiée aux turbocompresseurs, ou encore des tourneurs-fraiseurs pour la refabrication de pièces. Des profils techniques qui se font rares dans le monde de la rechange. Avec un âge moyen de 50 ans et quasiment aucun turnover, HDI peut se targuer de la grande fidélité de ses membres.

Mais son responsable ne fait pas mystère de la complexité du sujet. "C'est de plus en plus compliqué de trouver les bonnes compétences, confirme Christophe Combes. On a beaucoup recours au compagnonnage pour former les nouveaux." Sur le plan pratique, le site d'Evreux s'étend sur 1 000 m². En son sein, un des points clés de la réussite de HDI tient dans sa réserve en vieille matière. Une personne est pleinement mobilisée dans la recherche constante de nouvelles ressources partout dans le monde.

De quoi transformer le site d'Evreux en véritable caverne d'Ali Baba même si, là encore, les choses se tendent progressivement. "On est de plus en plus nombreux sur ce marché, donc il reste régulièrement des lots dont personne ne veut." D'où une vigilance portée sur l'analyse et le test des éléments récupérés.

Du stock et du service

HDI IDLP

La spécialité de HDI l'oblige à disposer constamment de réserve en vieille matière. Une manne parfois difficile à trouver sur un marché toujours plus concurrencé. ©J2R

La société peut, en outre, s'appuyer sur toutes les entités d'IDLP pour obtenir un maximum de ressources. Finalement, ses rayonnages comprennent toutes les gammes d'injecteurs, environ 850 références en turbos, 500 en compresseurs ou encore 250 en vannes EGR. Pour pouvoir répondre à toutes les demandes, sont également stockées des pièces qui "tournent" peu ou pas.

Élément notable : HDI ne part jamais de la pièce qu'elle reçoit. Pour respecter ses standards de livraison, elle remanufacture de A à Z la référence demandée sans attendre la veille matière, qui rejoindra son stock une fois réceptionnée. Tout ceci fait dire à Christophe Combes que "HDI s'inscrit parfaitement bien dans la philosophie d'IDLP avec du stock et du service".

Mais pour que l'histoire perdure, il convient de prendre un coup d'avance sur le futur. Fidèle à ce qui a toujours guidé son cheminement, HDI entend dès à présent s'ouvrir à de nouvelles spécialités. À court terme, il est question de se renforcer en électronique en proposant du remanufacturing de convertisseurs. À moyen et long terme, une réflexion est engagée pour savoir comment bien aborder le virage de l'électrique. Élargir l'expertise de la société aux éléments des batteries est une éventualité, mais qui passera nécessairement par une clarification des feuilles de route chez les équipementiers.

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