Les nouveaux défis d'Alternative Autoparts

En 2016, le lancement d'Alternative Autoparts relevait du défi. Près de dix ans plus tard, le pari semble réussi. Créé à l'initiative des distributeurs IDLP et Atac Pièces Auto, le groupement s'est définitivement fait une place dans le paysage de la rechange tricolore. Quelques chiffres permettent d'en prendre la mesure : 13 plateformes, 175 adhérents (dont 38 relais techniques) pour 232 points de vente.
Et ce maillage vient d'ailleurs de s'étoffer avec une recrue d'envergure, le groupe Eudiff. Une réussite que le groupement célébrera lors de sa troisième convention, qui se tiendra à Rome du 27 au 30 mars 2025. Au cours de ces quatre jours, les membres du réseau de distributeurs et leurs réparateurs Technicar Services seront conviés à échanger autour des sujets qui les mobiliseront ces prochains mois. Et ceux-ci sont nombreux.
Une conjoncture en demi-teinte
Les dirigeants du groupement veulent profiter de leur réunion plénière pour revenir notamment sur l'exercice 2024, au bilan contrasté. "Notre chiffre d'affaires affiche une nouvelle croissance mais elle est moins forte que les années précédentes, souligne Marie-Jo Faivre, directrice des opérations d'Alternative Autoparts. En analysant les performances de nos distributeurs, on observe des disparités selon les régions."
De son côté, Fabrice Godefroy, directeur général de la centrale, confirme que le marché reste porteur grâce à un parc vieillissant. "C'est un paradoxe, car les ZFE devaient rajeunir le parc automobile… Les pouvoirs publics se sont heurtés au mur de la réalité", glisse-t-il.
Malgré cet environnement favorable, il demeure prudent. Depuis septembre dernier, le marché tourne au ralenti, en raison notamment d'une conjoncture macroéconomique maussade. "Nous avions attribué cette baisse d'activité à un effet JO, mais le mal est plus profond. L'économie nationale enregistre une dynamique globale négative", déplore Fabrice Godefroy.
Le dirigeant pointe aussi un autre phénomène qui semble prendre de l'ampleur : une hausse du taux d'évitement du contrôle technique. De plus en plus d'automobilistes tarderaient à passer leur visite périodique et à entretenir leur véhicule. "C'est une erreur à long terme… Il y aura tôt ou tard un rattrapage", ajoute-t-il.
Novalt, une réponse à l'inflation
Dans cette conjoncture, pour épauler son réseau, Alternative Autoparts mettra en relief les atouts de sa boîte à outils. "Depuis quelques années, nous avons mis en place un certain nombre de services qu'il faut désormais mettre en œuvre. Notre objectif est de consolider ces bases et de favoriser l'adhésion de nos distributeurs à l'ensemble de nos solutions", confirme Marie-Jo Faivre.
La convention sera notamment l'occasion de présenter les dernières avancées de la marque privée du groupement, Novalt. Lancée en 2023 pour répondre aux attentes des clients sensibles aux prix, elle monte progressivement en puissance.
"Certaines familles de produits, comme les balais d'essuie-glace ou la distribution, rencontrent déjà un franc succès. L'objectif est maintenant de mieux faire connaître cette offre auprès de nos distributeurs et de leurs clients", précise la directrice des opérations. Fabrice Godefroy ajoute : "Dans un contexte d'inflation soutenue, notre MDD joue un rôle crucial. Elle nous permet de toucher une partie du marché que nous ne pouvions adresser auparavant avec les seules marques premium."
Pour répondre aux besoins du parc vieillissant, outre Novalt, Alternative Autoparts se fonde sur une stratégie plus large, incluant l'économie circulaire, un axe cher à IDLP. "Ça fait partie de notre ADN ! IDLP a toujours été un spécialiste de la rénovation dans l'injection et l'électricité", rappelle Fabrice Godefroy. Le groupe familial compte notamment son unité HDI, à Évreux (27), qui se consacre à la production en série de pièces reconditionnées. Pour faciliter l'accès aux produits issus de l'économie circulaire, le groupement s'appuie aussi sur son partenariat avec Appropo, place de marché spécialisée.
Alternative Autoparts prêt à accompagner la transition énergétique
Au-delà de ces initiatives, Alternative Autoparts veut s'engager plus activement dans la transition écologique avec son label Expert Eco Mobilité. Dévoilé en 2022, ce programme a été conçu pour permettre aux garages Technicar Services de mieux saisir les opportunités offertes par la décarbonation du parc roulant.
"L'électrification du parc est lente mais elle arrive", lance Marie-Jo Faivre. Ce programme participe à structurer l'approche RSE du groupement, qui veut valoriser des pratiques durables chez ses adhérents. "La responsabilité sociétale des entreprises n'est plus une option, mais une obligation", soutient Fabrice Godefroy, qui juge indispensable d'appréhender les prochaines mutations du marché pour préparer au mieux ses adhérents.
Dans cet objectif, Alternative Autoparts peut se reposer sur son partenariat avec Nexus Automotive International, qui lui apporte une vision globale du marché. "Cette collaboration nous permet de mieux anticiper les transformations à venir, qu'il s'agisse du développement des véhicules électriques ou des partenariats avec de nouveaux fournisseurs, notamment chinois."
Parmi ses autres partenaires majeurs, Alternative Autoparts peut aussi compter sur le groupe DCA/Distri Cash, dont il s'est rapproché en 2022. Grâce à cet accord, ses distributeurs ont accès au large catalogue de pneumatiques proposé par l'entreprise charentaise. "Le pneumatique peut surprendre dans notre modèle, mais les résultats sont là . Les synergies avec DCA et Distri Cash ont été bénéfiques", ajoute Marie-Jo Faivre.
Vers une expansion maîtrisée dans l’Hexagone
Fort de ces nombreux développements, Alternative Autoparts se projette déjà vers de nouveaux horizons. L’an dernier, le réseau de distributeurs a amorcé son expansion internationale avec l’arrivée de son premier adhérent belge, la société Vandenabeele. Ce grossiste flamand, basé à Ingelmunster, a permis d’apporter à la centrale un nouveau regard et une nouvelle expertise. "La Belgique est un marché très différent du nôtre. Nous avons donc pu partager nos approches et confronter nos stratégies", apprécie Marie-Jo Faivre.
Faut-il dès lors s’attendre à de nouveaux développements à l’étranger ? Pas nécessairement, répond Fabrice Godefroy, qui précise que le groupement souhaite avant tout prioriser son expansion dans l’Hexagone. "Nous ne cherchons pas à nous étendre à tout prix, mais certaines opportunités, notamment grâce à notre partenariat avec Nexus, pourraient nous ouvrir des portes intéressantes à l’international", conclut-il. L’année 2025 s’annonce déterminante pour Alternative Autoparts, qui devra consolider ses acquis tout en capitalisant sur son expertise pour franchir un nouveau cap.