La nouvelle dimension d’Otto’Go

En plein cœur de la période estivale, l’Île-de-France se vide comme chaque année. Moins de circulation, moins de bruit… La région s’offre un répit. Mais Otto’Go ne connaît pas ce calme. Même en cette fin juillet, la plateforme parisienne tourne à plein régime, signe d’un dynamisme intact. La première fois que nous avions mis les pieds chez Otto’Go, à l’automne 2023, l’entreprise était déjà implantée à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), dans des locaux situés 5 km plus au sud.
Créée en 2017 par Franck Pelletier, ex-patron d’Autoreserve et de LumLux, et reprise deux ans plus tard par le groupe de la famille Manta (Récup 44), la structure avait installé ses racks boulevard Gallieni, dans les anciens locaux d’AFP. Mais le développement rapide de l’activité a vite saturé les 3 000 m² disponibles.
Déménager devenait indispensable, mais le marché de l’immobilier professionnel, très tendu dans le nord de Paris, compliquait la recherche d’un nouveau site. Faute de trouver la perle rare, les propriétaires ont opté pour la solution la plus ambitieuse mais aussi la plus logique : construire sur mesure un nouvel outil pour préparer l’avenir.
Un emplacement stratégique
Le projet était d’autant plus stratégique qu’il n’impliquait pas seulement Otto’Go. Dans le giron des Manta se trouve également ID Rechange et, à cette époque, Codifa, plateforme voisine créée par Philippe Le Lay, cofondateur du groupement avec ses amis Jean-Louis Begard et Jean-François Leroy.
"Avoir deux plateformes à 300 mètres l’une de l’autre n’avait aucun sens", confirme Franck Pelletier, aujourd’hui directeur commercial et responsable de la BU parisienne d’ID Rechange. Le déménagement d’Otto’Go permettait de voir plus grand, de fusionner avec Codifa et d’optimiser les opérations franciliennes d’ID Rechange.
Après 18 mois de travaux, un bâtiment flambant neuf est sorti de terre fin 2024. Situé dans le quartier des Louvresses, au nord de la ville des Hauts-de-Seine, il bénéficie d’un emplacement stratégique, avec l’autoroute A86 à proximité immédiate et l’A15 à quelques encablures. "On a fermé le 20 décembre 2024 et réouvert le 2 janvier 2025. Entre les deux, on a tout déménagé : 150 semi-remorques ont fait les navettes entre les deux sites alors que toute l’équipe était mobilisée", se remémore Franck Pelletier.
In fine, grâce à ce nouvel outil, tout a changé pour Otto’Go. Si des ajustements restent à réaliser, la plateforme a repris sa marche en avant. Les deux semaines de fermeture ont forcément pesé dans la balance des premiers mois, mais le responsable se félicite d’avoir réussi à rattraper ce retard lors du premier semestre.
De la modernité à tous les étages
L’exiguïté de l’ancien site a laissé place à un espace plus vaste de 4 800 m², plus moderne aussi, et mieux adapté aux ambitions de l’entreprise. Lors de notre visite, quelques aménagements étaient encore en cours, mais dès septembre, la plateforme a pu exploiter pleinement ses nouvelles capacités qui lui permettent de stocker 55 000 références. Un important espace de travail a été aménagé pour accueillir les bureaux de la direction, du commerce ou encore le call center.
Côté logistique, la plateforme comprend un sous-sol, dédié notamment aux fluides, un niveau zéro pour les pièces à forte rotation et les plus lourdes et/ou volumineuses (tels que les échappements, produit de plus en plus délaissé mais auquel Franck Pelletier continue de croire), et enfin une mezzanine pour le reste du stock.
Pour faciliter le travail des équipes et la gestion des colis, un ascenseur et un monte-charge ont été installés dans l’entrepôt. De même, les commandes sont préparées étage par étage avant d’être regroupées dans la zone d’expédition, évitant à la trentaine de collaborateurs de s’user la santé d’un niveau à l’autre.
Toujours sur le plan de l’organisation, un large comptoir – point névralgique pour les plateformes parisiennes, représentant ici 80 % de l’activité – a été aménagé avec deux écrans indiquant en temps réel l’avancement des commandes.
La pièce technique comme axe de croissance
Quant à l’offre, elle a bien entendu été étoffée grâce à ce déménagement, mais sans tomber dans la démesure. Car avant même de changer d’adresse, les équipes d’Otto’Go et celles de Codifa avaient entrepris d’analyser leurs portefeuilles respectifs. La question des doublons, au demeurant assez rares, était ainsi déjà réglée, et un outil informatique commun avait été déployé. L’enjeu ne portait donc plus sur la convergence des intérêts et des stratégies des deux entreprises, mais bien davantage sur la réunification physique.
Ce développement a toutefois permis à Otto’Go d’élargir son spectre en intégrant de nouvelles marques, pour la plupart spécialisées dans les pièces techniques. Un sujet qui concentre aujourd’hui plus de 8 000 références et sur lequel Franck Pelletier entend axer ses efforts, considérant que l’avenir s’écrira dans cette voie. Jamais à court de bonnes idées et toujours en quête de nouveaux leviers de croissance, le responsable souhaite en parallèle jouer sur un nouveau tableau dans les prochains mois.
Une cellule de l’ancienne plateforme d’Otto’Go a été gardée avec l’ambition d’y développer une activité secondaire de rénovation de jantes en aluminium. Un marché où la demande est exponentielle, mais qui reste peu développé et surtout ultraspécialisé.
Fort de son réseau et de sa connaissance de la rechange au nord de Paris, le dirigeant ambitionne d’emmener derrière lui un maximum de clients intéressés par cette nouvelle piste de développement. Une manière aussi de renforcer les liens entre Otto’Go et ses partenaires.