L’AdBlue dans le viseur de l’UFC-Que Choisir
Les constructeurs ont-ils volontairement ignoré les défaillances liés au système AdBlue ? C’est la conviction de l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir. Elle a annoncé le 12 juillet qu'elle allait saisir la DGCCRF pour dénoncer ce "problème massif".
Ces derniers mois, l’UFC-Que Choisir a reçu plus de 1700 plaintes d’automobilistes français propriétaires de véhicules diesel qui rencontrent des pannes liées à l’AdBlue. Responsable de ces dysfonctionnements, la dégradation du liquide à partir de 25 °C et, surtout, sa cristallisation n’auraient pas bien été prises en compte par les constructeurs. Si les modèles Citroën et Peugeot sont particulièrement touchés par ces dysfonctionnements, pratiquement tous les constructeurs sont concernés : Audi, BMW, Dacia, Fiat, Ford, Hyundai, Jaguar, Jeep, Kia, Mazda, Nissan, Toyota, etc.
À la suite de ces pannes, ces automobilistes ont dû faire face à de lourdes réparations. Selon l’association, ces différents cas ont mis en lumière "une prise en charge au cas par cas purement arbitraire". Dans 91 % des cas, les automobilistes ont dû assumer une partie des frais de réparations, dont le montant moyen est de 1 000 € mais qui peut atteindre 3 100 € pour certains d’entre eux.
Plus de 4 500 plaintes en Europe
L’UFC-Que Choisir ajoute que ce phénomène ne se limite pas au marché français puisque plus de 4 500 témoignages ont été receuillis à l’échelle européenne, en particulier en Belgique, mais aussi en Espagne et Italie.
L’association a donc alerté, avec le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), la Commission européenne. Elle espère qu’une enquête sera lancée sur les pratiques des constructeurs autour de l’AdBlue sur le Vieux Continent.
Elle demande également "une décision contraignante" pour imposer aux constructeurs de remédier aux défaillances liées à l’AdBlue, en exigeant leur réparation gratuite et la compensation des consommateurs ayant eu à financer des réparations par le passé.