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Les carburants de synthèse pénalisés par l'électrique ?

Publié le 8 décembre 2022
Par Florent Le Marquis
2 min de lecture
Si leur coût diminuera d'ici à 2030, les carburants de synthèse ne devraient pas connaître un avenir radieux dans l'automobile, selon une étude menée par Roland Berger. Le cabinet prévoit plutôt leur succès dans les secteurs maritime et aérien, où la concurrence du tout-électrique est moindre.
Si leur prix pourrait descendre à 1€/L en 2030, les carburants de synthèse devraient s'épanouir plus vers les secteurs maritime et aérien que dans l'automobile, selon le cabinet Roland Berger.
Si leur prix pourrait descendre à 1€/L en 2030, les carburants de synthèse devraient s'épanouir plus vers les secteurs maritime et aérien que dans l'automobile, selon le cabinet Roland Berger.

Alternative aux carburants traditionnels, le marché des carburants de synthèse (ou e-carburants) est en pleine émergence selon Roland Berger. Le cabinet d'études a étudié le sujet et dégagé trois tendances : ces carburants sont fabriqués proprement ; leur rentabilité pourra être intéressante à partir de 2030 ; ils seront amenés à se développer dans les différents segments des transports.

Un prix plus attractif en 2030

Premier élément développé, la composition de ces carburants. L'hydrogène vert, composé d'eau et d'électricité renouvelable, est en soi un bon substitut à l'hydrogène gris et pour être utilisé, entre autres, comme combustible pour les turbines et piles à combustible. Il sert aussi de base à d'autres e-carburants. En effet, en y ajoutant une source de carbone et d'azote et plus d'électricité renouvelable, il est possible d'en retirer un carburant électrique capable de remplacer des carburants fossiles : e-diesel, e-gazoline, e-kérosène…

Ensuite, Roland Berger analyse l'intérêt financier des carburants de synthèse, surtout à long terme. La raison principale est la réduction prévue du coût de la synthèse Fischer-Tropsch, ce procédé catalytique permettant de produire des hydrocarbures à partir de gaz de synthèse. Le prix de l'électricité, estimé à 30 euros/MWH en 2030 (contre 40 euros/MWh en 2020) fait aussi partie des prévisions de l'étude. Enfin, l'amélioration de l'efficacité des technologies existantes sera un autre facteur, amenant Roland Berger à estimer à environ 1,02 euro le prix du litre d'e-carburant issu de Fischer-Tropsch, contre 1,42 euro en 2020. Le rendant donc plus accessible.

Moins valorisé que l'électrique pour le VL et le PL

Le troisième point souligné par le cabinet d'étude est la capacité de développement de ces carburants de synthèse. Et il n'est pas des plus optimistes quant à leur avenir pour le VL et le PL. En effet, malgré un marché "volontaire à court terme", avec notamment des projets pilotes d'e-essence pour le sport automobile et les voitures de sport privées, Roland Berger ne prévoit "aucun marché à long terme". Il se justifie : "Aucune incitation réglementaire pour les e-carburants (au-delà des biocarburants) n'est prévue, car l'accent est mis sur les tout-électriques et les piles à combustible."

Le transport maritime et surtout aérien pourraient être plus concernés, notamment du fait de réglementations à moyen terme pour la décarbonation des carburants, et impliquant même un quota contraignant d'e-carburants pour les avions. L'aérien est d'ailleurs la principale certitude de l'avenir des e-carburants. Ces derniers sont difficilement remplaçables par une autre technologie de décarbonisation pour ce mode de transport, quand le maritime connait lui d'autres alternatives (NH3 vert et biocarburants, par exemple).

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